L'attentat a été commis par un kamikaze, identifié comme étant Abou Sinan al-Najdi, qui a fait détoner sa ceinture d'explosifs dans une mosquée à Abha, a ajouté l'EI dans un communiqué de sa branche "Province d'Al-Hijaz".Douze policiers figurent parmi les 15 personnes tuées dans l'attentat perpétré probablement par un kamikaze à Abha, chef-lieu de la province d'Assir, proche de la frontière avec le Yémen, où l'Arabie saoudite dirige une campagne aérienne arabe contre les rebelles chiites. L'attaque, survenue lors de la prière de midi dans la mosquée, a également fait neuf blessés dont trois grièvement atteints, selon le porte-parole du ministère de l'Intérieur.
Trois précédents attentats suicide menés en juillet et en mai en Arabie saoudite ont été revendiqués par l'organisation Etat islamique (EI).
Après s'être rendu sur le lieu de l'attaque à Abha et au chevet des blessés, le gouverneur d'Assir, le prince Fayçal ben Khaled ben Abdel Aziz, a dénoncé un attentat destiné à "déstabiliser le pays et à provoquer la peur chez les citoyens", selon l'agence officielle Spa.
Le porte-parole du ministère de l'Intérieur, cité par l'agence Spa, a laissé entendre qu'il s'agissait d'un attentat suicide. "Des lambeaux humains ont été retrouvés sur les lieux, ce qui pourrait être dû à la détonation d'une ceinture d'explosifs".
“Ignoble attaque”
La télévision d'Etat El-Ikhbariya a fait état de "douze policiers et trois employés tués". "Le terroriste a choisi l'heure de la prière pour commettre son ignoble attaque". L'attentat a été vivement dénoncé par le chef du Conseil de coopération du Golfe (CCG), Abdellatif Zayani, qui a assuré Ryad de la solidarité des autres monarchies pétrolières. Ces monarchies sont "déterminées à combattre les groupes terroristes et extrémistes, à éradiquer leur idéologie et à assécher leurs sources de financement", a-t-il ajouté dans un communiqué.
Cet attentat est l'une des attaques les plus meurtrières ayant visé les forces de sécurité depuis la vague de violences ayant endeuillé le royaume entre 2003 et 2006, alors attribuées ou revendiquées par le réseau extrémiste Al-Qaïda.
Le 16 juillet, deux policiers ont été blessés dans un attentat suicide à la voiture piégée contre un point de contrôle à Ryad, revendiqué par Daech.
Et en mai, la province orientale de l'Arabie saoudite a été secouée par deux attentats suicide contre des mosquées chiites ayant fait 25 morts. Ceux-ci ont été également revendiquées par l'EI pour qui les chiites sont des "hérétiques".
L'Arabie saoudite, poids lourd de la région, fait partie de la coalition dirigée par Washington pour combattre l'EI en Irak et en Syrie. Elle a multiplié ces derniers mois les arrestations d'extrémistes sunnites soupçonnés de planifier des attaques pour "attiser les tensions confessionnelles".
“Etendre le chaos”
Après le premier attentat de mai, le roi Salmane est monté au créneau pour affirmer que son gouvernement sévirait contre ses auteurs ou ses commanditaires.
"Quiconque a pris part, planifié, soutenu, coopéré ou sympathisé avec le crime odieux sera tenu responsable et poursuivi en justice", a-t-il averti.
Les autorités ont ensuite annoncé le 18 juillet le démantèlement d'une organisation liée à l'EI et l'arrestation de 431 suspects, en majorité saoudiens.
Les membres du réseau opéraient "sur un scénario préparé depuis des zones agitées à l’étranger, dans le but de semer la sédition et d'étendre le chaos", selon le ministère de l'Intérieur.
La province touchée par l'attentat de jeudi se trouve dans le sud, non loin de la frontière avec le Yémen où l'Arabie saoudite mène depuis le 26 mars avec d'autres pays arabes des frappes contre les rebelles Houthis, soutenus par l'Iran, pour les empêcher de prendre le contrôle de tout le pays.
Les Houthis bombardent régulièrement les zones frontalières à coups de roquettes et d'obus.