Arabie Saoudite. Accusée de financer le terrorisme, Riyad réagit

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L'Arabie saoudite est la principale source de financement de l'islamisme radical au Royaume-Uni, affirme un institut de recherche britannique indépendant dans une étude publiée mercredi, que l'ambassade saoudienne à Londres a "catégoriquement" rejetée.

Le 06/07/2017 à 09h52

"Si certaines organisations du Golfe ou d'Iran se sont rendues coupables de promouvoir le fondamentalisme, celles d'Arabie saoudite sont assurément en tête de liste", a déclaré Tom Wilson, membre du centre de réflexion conservateur britannique Henry Jackson Society, et auteur du rapport. Depuis les années 1960, le royaume "a dépensé des millions de dollars pour exporter l'idéologie wahhabite, notamment dans les communautés musulmanes des pays occidentaux", avance l'étude.

L'Arabie saoudite abrite les deux principaux lieux saints musulmans, La Mecque et Médine, et est régie par le wahhabisme, une version rigoriste de l'islam. Les Emirats arabes unis, le Koweït, le Qatar et l'Iran sont également cités dans le document. Selon le rapport, ce soutien a pris la forme de "dotations accordées aux mosquées et aux institutions éducatives islamiques" qui ont "accueilli des prêcheurs radicaux" et diffusé "une littérature extrémiste". Certains leaders religieux officiant au Royaume-Uni ont également été formés en Arabie saoudite, selon l'étude.

Le centre de recherche dénonce "le manque d'informations disponibles" sur le sujet, entretenu selon lui par le ministère de l'Intérieur britannique. Il rappelle que l'engagement pris en 2015 par le gouvernement conservateur d'analyser le financement étranger du fondamentalisme n'a donné lieu à aucune publication. Il a exhorté le gouvernement britannique à lancer une enquête publique et à exiger davantage de transparence dans les flux financiers reçus de l'étranger, et notamment d'Arabie saoudite.

Ce pays est le premier partenaire commercial du Royaume-Uni au Moyen-Orient. Les exportations de biens et services britanniques y représentaient 7,4 milliards d'euros en 2015. Dans un communiqué, l'ambassade saoudienne à Londres a "catégoriquement" démenti les affirmations du rapport de la Henry Jackson Society. "Nous ne tolérons, ni ne tolérerons les actions et l'idéologie du radicalisme violent, et nous ne nous arrêterons que lorsque ces organisations seront détruites", a-t-elle indiqué.

Ce rapport est publié alors que le chef de la diplomatie du Qatar, Mohamed ben Abderrahmane Al-Thani, a appelé mercredi à Londres au dialogue avec l'Arabie saoudite et ses alliés au Moyen-Orient, qui accusent le pays de soutenir le terrorisme.

Le 06/07/2017 à 09h52