Plusieurs médias, dont le quotidien Bild qui a évoqué un «bain de sang», ont affirmé que la fusillade survenue jeudi soir aurait fait sept morts et huit blessés graves. Mais la police de Hambourg n’a fourni aucun chiffre. «Les mesures policières prises dans les environs sont successivement suspendues. L’enquête sur le contexte de l’acte se poursuit», a-t-elle juste tweeté vendredi.
Après avoir entendu un tir dans la «partie supérieure» du bâtiment où a eu lieu la tuerie, les forces de l’ordre ont découvert le corps d’«une personne sans vie», a affirmé un porte-parole de la police, ajoutant qu’il s’agit «possiblement» du ou d’un des auteurs de la fusillade.
«Nous n’avons pas d’indication (faisant état) d’un (quelconque) assaillant en fuite», a-t-il précisé.
«A ce stade, on suppose qu’il n’y avait qu’un tireur», ont précisé les policiers sur Twitter.
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L’Office fédéral de protection civile a levé dans la nuit, peu après 03H00 locales, l’alerte officielle de danger déclenchée en cas d’attaque pour dissuader les habitants de sortir de chez eux.
«Des morts et des blessés»
Des Témoins de Jéhovah prenaient part depuis 19H à un rassemblement hebdomadaire consacré à l’étude de la Bible, selon le quotidien Hamburger Abendblatt.
Les forces de l’ordre «ont été appelées vers 21H15 pour des coups de feu tirés dans le bâtiment» de trois étages, situé dans le quartier de Gross Borstel, au nord de la deuxième plus grande ville d’Allemagne, a rapporté un porte-parole de la police sur la chaîne NTV.
Les forces d’intervention ont «pénétré très rapidement dans l’immeuble et y ont trouvé des morts et des blessés graves», selon ce porte-parole.
A l’intérieur, les agents ont également entendu un coup de feu «provenant de la partie supérieure de l’immeuble» et ont trouvé une autre personne, a poursuivi le porte-parole, soulignant «ne pas pouvoir encore donner d’indications» sur le mobile.
«Le soir, il y avait une manifestation des Témoins de Jéhovah dans le bâtiment», a-t-il ajouté.
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«Les nouvelles en provenance d’Alsterdorf/Gross Borstel sont bouleversantes», a réagi sur Twitter le maire de la ville, le social-démocrate Peter Tschentscher. «Les forces d’intervention travaillent d’arrache-pied à la poursuite des auteurs et à l’élucidation du contexte».
Fondés au XIXe siècle aux Etats-Unis, les Témoins de Jéhovah se considèrent comme les héritiers du christianisme primitif et font constamment et uniquement référence à la Bible.
Le statut de l’organisation varie d’un pays à l’autre: ils sont considérés au même titre que les «grandes» religions en Autriche et en Allemagne, qui compte environ 175.000 membres de cette confession, dont 3.800 à Hambourg, selon le site des Témoins.
En France, nombre de leurs branches locales ont le statut d’»association cultuelle», et ce mouvement rigoriste est régulièrement accusé de dérives sectaires.
Double menace
Si le mobile de la fusillade reste à ce stade inconnu, les autorités allemandes restent sur le qui-vive ces dernières années face à une double menace terroriste, le jihadisme et l’extrémisme de droite.
L’Allemagne a été victime d’attaques jihadistes, en particulier un attentat au camion-bélier revendiqué par le groupe Etat islamique qui avait fait 12 morts en décembre 2016 à Berlin. Cette attaque jihadiste est la plus meurtrière jamais commise sur le sol allemand.
Depuis 2013 et jusqu’à fin 2021, le nombre d’islamistes considérés comme dangereux se trouvant en Allemagne a été multiplié par cinq pour s’établir actuellement à 615, selon le ministère de l’Intérieur. Celui des salafistes est lui évalué à environ 11.000, soit deux fois plus qu’en 2013.
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Une autre menace pèse sur l’Allemagne, incarnée par l’extrême droite, après plusieurs attaques meurtrières ces dernières années visant des lieux communautaires ou religieux.
Dans l’attentat raciste de Hanau, près de Francfort (ouest), perpétré en février 2020, un Allemand impliqué dans la mouvance complotiste avait abattu neuf jeunes, tous d’origine étrangère. En 2019, un extrémiste avait tenté de commettre un carnage dans une synagogue de Halle le jour de la fête juive de Yom Kippour. Il n’avait pu entrer dans le lieu de culte mais avait tué deux passants avant d’être interpellé.