Est-ce le début de l’internationalisation de l’affaire de Kamel Fekhar, icône du combat de la minorité mozabite réprimée en Algérie? Les nouvelles en provenance de France indiquent que l’affaire a été portée devant les autorités françaises. En effet, le député Noël Mamère a saisi le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, au sujet de ce militant de la cause amazighe, détenu dans le cadre des tristement célèbres événements de Ghardaïa (sud algérien), théâtre d'affrontements inter-ethniques violents entre la majorité arabe de rite malékite et la minorité mozabite de rite ibadite.
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Dans une lettre adressée au ministre Ayrault, Noël Mamère, homme politique et ancien journaliste français, a demandé une intervention française auprès des autorités algériennes afin de libérer Kamel Fekhar, entré en grève de la faim depuis six jours en protestation contre le procès «injuste» dont il a été victime il y a un an, au lendemain de la tragédie de Ghardaïa qui avait fait vingt-deux morts et des centaines de blessés!
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«Cet homme a été arrêté lors des événements de Ghardaïa, alors qu’il tentait de faire entendre l’oppression dont les Mozabites sont victimes. Ces événements ont fait vingt-deux morts et des centaines de blessés. Les Mozabites, aujourd’hui encore, font l’objet de terribles pressions: leurs boutiques sont régulièrement incendiées; leurs enfants sont exclus du système scolaire; ils sont souvent victimes d’attaques, voire de meurtres et ils font l’objet d’un fichage systématique», écrit Noël Mamère à Jean-Marc Ayrault, accusant les autorités algériennes d'avoir choisi d’enfermer «les militants qui tentaient d’attirer l’attention des gouvernements étrangers sur cette situation d’une extrême gravité».
Le député français ajoute dans sa lettre à Jean-Marc Ayrault que «le docteur Fekhar représente, par son courage et la détermination de son combat, un espoir pour les Mozabites d’être entendus». «Ne traitons pas son sort avec indifférence!», demande-t-il au ministre des Affaires étrangères français.