"Depuis le 1er décembre 2016, les autorités ont rassemblé plus de 1.400 migrants subsahariens et expulsé au moins plusieurs centaines d’entre eux vers le Niger", a dénoncé l’ONG Human Rights Watch (HRW).
"Les forces de sécurité ont regroupé les migrants à Alger avant de les conduire en bus à Zéralda, et de les transférer, à partir du 2 décembre, vers Tamanrasset, puis en ont expulsé certains vers le Niger. Avant le transfert à Zéralda, les autorités auraient interpellé les migrants chez eux et sur leur lieu de travail", précise l’ONG.
«Une expulsion sommaire en masse de migrants, dont des femmes et des enfants, et qui pourraient avoir fui la persécution ou avoir travaillé des années en Algérie, constituerait une violation de leurs droits», avertit Sarah Leah Whitson, directrice Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch.
Le 6 décembre, Human Rights Watch affirme avoir joint par téléphone deux hommes qui faisaient partie du deuxième convoi transféré de Zéralda vers le Sud. Ces deux hommes auraient fait le même récit sur les conditions de leur interpellation et de leur transfert. Ils ont affirmé que les autorités n’avaient pas cherché à connaître leur situation ni à les informer de leurs droits.
L’ONG rappelle que l’Algérie est signataire de la Convention de 1951 sur le statut des réfugiés et de son Protocole de 1967. La Convention inclut le principe de non-refoulement, qui interdit l’expulsion d’un réfugié vers un pays où sa vie ou sa liberté seraient mises en danger. Un réfugié présent légalement sur le territoire peut être expulsé dans le cas où il représenterait une menace pour la sécurité nationale ou l’ordre public, mais la Convention requiert alors que l’Etat donne aux réfugiés la possibilité de contester la décision.