Plus de 1.300 habitations ont été détruites samedi par le séisme de magnitude 6,3, qui a été suivi par huit fortes répliques et qui a frappé des régions situées à 30 kilomètres au nord-ouest de la ville de Hérat, selon les autorités afghanes. Une nouvelle réplique de magnitude 4,2 a frappé la même zone vers 7h00 (02h30 GMT) dimanche matin, selon l’Institut géologique des États-Unis.
Parlant «d’un tremblement de terre sans précédent», le porte-parole du ministère de la Gestion des catastrophes, le mollah Janan Sayeq, a évalué dimanche le bilan à 2.053 morts dans 13 villages. Un nombre qui pourrait encore grimper, a-t-il averti, comme l’avait fait la veille l’Organisation mondiale de la santé (OMS). «Pour la gestion des victimes, nous faisons de notre mieux », a-t-il poursuivi, affirmant que des «opérations de recherche dans la zone touchée (étaient) en cours».
Dans le district rural de Zinda Jan, des équipes de secours improvisées continuaient dimanche de creuser des tranchées dans les amoncellements de gravats, mais l’espoir se faisait de plus en plus mince de retrouver des survivants.
De l’aide commençait à arriver dans la zone du séisme, incluant de l’eau, de la nourriture, des tentes et des cercueils pour les morts extraits des décombres par des hommes armés de pioches et de pelles, avec l’aide d’excavatrices. «Tout le monde cherche des corps, et nous ne savons pas s’il en reste sous les décombres», a dit Khalid, un volontaire de 32 ans.
Dans le village de Kashkak, Amir Hussain, 33 ans, participe aux recherches. «Nous avons extrait des décombres plusieurs corps, trois étaient des enfants en bas âge. Ils venaient juste de rentrer de l’école», raconte-t-il.
Transformé en sable
«Dès la première secousse, toutes les maisons se sont effondrées», a raconté Bashir Ahmad, 42 ans. «Ceux qui se trouvaient à l’intérieur des maisons ont été ensevelis. Il y a des familles dont nous n’avons aucune nouvelle», ajoute-t-il. La plupart des maisons rurales du pays sont constituées de briques de terre et de poteaux de support en bois.
Nek Mohammad, lui, se trouvait au travail lorsque la première secousse a frappé vers 11H00 locales (6H30 GMT). «Nous sommes rentrés chez nous et avons constaté qu’il ne restait plus rien. Tout était devenu du sable», explique-t-il, ajoutant qu’environ 30 corps ont été retrouvés. «Pour l’instant, nous n’avons rien. Pas de couvertures ni rien d’autre. Nous sommes abandonnés avec nos martyrs», ajoute cet homme de 32 ans.
À Hérat, considérée comme la capitale culturelle de l’Afghanistan, de nombreux habitants ont quitté leurs logements dès la première secousse, tandis que les hôpitaux, les écoles et les bureaux étaient désertés.
Cette nouvelle catastrophe survient alors que l’Afghanistan souffre déjà d’une grave crise humanitaire, avec le retrait généralisé de l’aide étrangère depuis le retour au pouvoir des talibans en 2021. La province d’Hérat, qui compte 1,9 million d’habitants selon les données de la Banque mondiale, est également frappée par la sécheresse depuis des années, paralysant de nombreuses communautés agricoles déjà en proie à des difficultés.
L’Afghanistan subit fréquemment des séismes, en particulier dans la chaîne de montagnes de l’Hindu Kush, proche du point de jonction entre les plaques tectoniques eurasienne et indienne. En juin 2022, un séisme de magnitude 5,9, jusqu’alors le plus meurtrier en Afghanistan en près de 25 ans, avait fait plus d’un millier de morts dans la province pauvre de Paktika (sud-est).