"Parmi les victimes il y a des femmes et des enfants", a affirmé le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Nasrat Rahimi, qui a révélé le lourd bilan dimanche matin.
L'attentat, non revendiqué plusieurs heures plus tard, est le plus meurtrier visant des civils depuis le début de l'année en Afghanistan.
Selon Nasrat Rahimi, l'attentat survenu à 22H40 (18H10 GMT) dans l'ouest de Kaboul est l'oeuvre d'un "kamikaze".
"Les participants dansaient et faisaient la fête quand l'explosion s'est produite", a témoigné depuis son lit d'hôpital un invité. "Je n'ai pas vu le kamikaze de mes propres yeux, l'explosion a eu lieu derrière nous", a-t-il dit à l'AFP, blessé par des éclats aux bras et à l'abdomen.
Les talibans, qui livrent une guerre d'insurrection depuis qu'ils ont été chassés du pouvoir en 2001 par une coalition menée par les Etats-Unis, ont nié ce dimanche matin toute implication.
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"Commettre de tels assassinats délibérés et brutaux et prendre pour cible des femmes et des enfants n'ont aucune justification", ont tweeté deux porte-parole des talibans. Les insurgés ont revendiqué encore dans un récent passé des attaques où de nombreux civils ont été tués.
La branche afghane du groupe Etat islamique (EI), l'autre groupe terroriste qui commet des attentats, ne s'est pas manifestée.
"Les talibans ne peuvent s'exonérer de tout blâme car ils servent de plate-forme aux terroristes", a réagi le président Ashraf Ghani, qualifiant l'attentat de "barbare" alors qu'il s'apprête à célébrer lundi le centaine de l'indépendance afghane vis-à-vis de l'influence britannique.
Les mariages en Afghanistan réunissent plusieurs centaines d'invités dans de grands complexes en périphérie de la capitale où sont servis les repas et où hommes et femmes, généralement séparés dans deux salles différentes, dansent au son d'un groupe de musique.
"Ils ont changé mon bonheur en chagrin. J'ai perdu mon frère, mes amis, ma famille. Je ne pourrai plus jamais être heureux", a témoigné auprès de la télévision locale le marié, prénommé Mirwais.
"Hier après-midi, les invités sont venus à mon mariage avec des visages souriants, le soir, on sortait leurs corps de la salle" de mariage, s'est-il désolé, indiquant que sa femme "ne cesse de s'évanouir".
Au petit matin, dans la salle aux vitres soufflées et au plafond effondré, témoins de la violence de l'explosion, le sol était maculé de sang, selon un photographe de l'AFP.
Des chaussures laissées là dans la panique étaient empilées devant l'entrée.
Des enterrements étaient immédiatement organisés dans les cimetières de la ville, selon des images de la télévision locale montrant des proches mettant en terre 14 membres d'une même famille.
Condamnant "l'attentat terroriste" dans un tweet, le chef de l'exécutif Abdullah Abdullah a déclaré que "cette attaque odieuse et inhumaine est bien un crime contre l'humanité".
"Kaboul saigne. Il faut que ça s'arrête. S'il vous plaît aidez-nous si vous le pouvez", a écrit sur le réseau social le chef de la télévision phare du pays, Tolo news, Lotfullah Najafizada.
"Il est tout aussi douloureux de voir le monde fermer les yeux alors que cette souffrance insupportable de notre peuple aux mains des terroristes est largement ignorée au-delà des frontières", a réagi sur Twitter le chef de cabinet des services secrets afghans, Rafi Fazil.
L'attentat de samedi est survenu alors que la population afghane, exaspérée par la violence aveugle, espère la conclusion d'un accord entre les Etats-Unis et les talibans qui ouvrirait la voie à des négociations de paix entre le gouvernement afghan et le groupe insurgé.
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Plusieurs sources américaines laissaient entendre ces derniers jours qu'un accord pourrait être imminent, mais certains points restent à régler.
L'envoyé spécial Zalmay Khalilzad, à la tête de l'équipe de négociation américaine, pourrait à nouveau se rendre dans la région dans les prochains jours afin de poursuivre, voire finaliser, les négociations.
L'accord porterait sur un retrait progressif des 14.000 soldats américains en échange de la promesse que les miliciens islamistes, qui ont longtemps hébergé Al-Qaïda, ne permettraient pas que l'Afghanistan redevienne un abri pour les jihadistes.
A l'approche d'un accord, la violence a redoublé dans le pays. L'ONU a révélé que le mois de juillet avait été le plus sanglant depuis mai 2017, avec plus de 1.500 civils tués ou blessés à travers le pays. En 2018, 3.804 civils ont été tués, dont 900 enfants.