Des bribes de chair, des bras, des têtes, des jambes et un bain de sang. C'est sur un spectacle terrible que s'est réveillée Jalalabad, une ville dans l'est de l'Afghanistan près de la frontière pakistanaise, en cette matinée du samedi 18 avril. Alors que des fonctionnaires faisaient la queue devant l’antenne locale de la Jabul Bank afin de toucher leur salaire, une importante déflagration a couté la vie à au moins 33 personnes et en a blessé une centaine d’autres. « Les corps de 33 personnes et plus de 100 blessés ont été amenés à l’hôpital », a confirmé à l’AFP le Dr Najeebullah Kamawal, chef de l’hôpital provincial, relevant à la hausse un précédent bilan qui ne faisait état que de 22 morts et une cinquante de blessés.
L’attentant est d’autant plus surprenant qu’il n’a pas été revendiqué par les Talibans, principaux ennemis de la coalition internationale qui les a chassés du pouvoir en 2001. Les yeux se tournent alors vers l’Organisation de l’Etat islamique. « Qui a revendiqué cet attentat épouvantable dans le Nangarhar aujourd’hui ? Les Talibans n’ont pas revendiqué cet attentat, Daesh a revendiqué cet attentat », a déclaré le président Ashraf Ghani, tandis qu’une personne se présentant comme un porte-parole de l’Etat islamique a revendiqué l’attentat par téléphone à l’AFP. Si cette information se confirme, il s’agirait de la première attaque commise par Daech en Afghanistan, un pays considéré comme un fief des Talibans et d’Al-Qaïda.