Selon Hani Ramadan, qui occupe le poste de directeur du Centre islamique de Genève (CIG), les causes du Covid-19 relèveraient d’une intervention divine.
Dans ce qui s’apparente à un prêche audio, qui dure huit minutes, le frère aîné de Tariq Ramadan rappelle qu’il faut «craindre Allah» car «Allah est avec ceux qui le craignent» et que s’il est «nécessaire de se conformer aux directives médicales», il faut aussi être «assidu dans les invocations».
Jusque-là rien de bien exceptionnel pour beaucoup de pratiquants qui n’y verront que du bon sens… Puis, il parle de cette «minuscule créature», a.k.a. le coronavirus, qui serait parvenue à remettre en cause «la toute-puissance de l’empire du Milieu».
Mais là où le bât blesse vraiment, c’est quand le prêcheur affirme avec véhémence que ce sont les péchés des hommes qui ont provoqué la colère de dieu.
Et de se référer aux enseignements du Prophète pour expliquer que l'une des causes des maladies nouvelles, dont le Covid-19, «est le fait que les hommes se livrent ouvertement à la turpitude, comme la fornication et l'adultère, ce qui déclenche des maladies et des épidémies nouvelles».
Une prise de position pour le moins étonnante de la part de Hani Ramadan, dont le frère est mis en examen pour quatre viols en France et qui, bien qu’il soit présumé innocent, a tout de même reconnu devant la justice avoir entretenu plusieurs relations extraconjugales.
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Or, s’il défend son frère Tariq envers et contre tous, Hani Ramadan, continue pourtant de prôner la lapidation pour les fornicateurs…
C’est donc une justice divine à géométrie variable que celle qu’exige ce petit-fils de Hassan al-Banna, le fondateur des Frères musulmans en Égypte. Contrairement à son frère Tariq, Hani Ramadan n’a jamais caché son appartenance à la confrérie.
Derrière ce prêche religieux, il faut donc tenir compte de l’idéologie d’un homme dont les prises de position et les sorties médiatiques s’accompagnent de violentes polémiques.
Il avait ainsi en 2002, publié une tribune dans Le Monde intitulée «La charia incomprise», dans laquelle il s’évertuait à présenter le lapidation comme une forme de purification, ou encore, s’agissant du Sida, que «seuls s’exposent à la contamination ceux qui ont un comportement déviant»…
En 2016, alors qu’il s’adressait à un public d’adolescents lors d’une conférence à Genève, il ira jusqu’à comparer les femmes voilées à «des perles protégées dans des coquillages». A ses yeux, les femmes non voilées sont, elles, «des euros qui passent d'une poche à l'autre».