«Nous avons honte .. Ce qui s’est passé hier (dimanche 10 février, à la Coupole du complexe d'Alger: Ndlr) n’est qu’une honte, Bouteflika n’a pas présenté de candidature, il ne peut le faire, ni faire campagne, encore moins prêter serment, à plus forte raison remplir ses obligations constitutionnelles».
C’est en ces termes que le célèbre pourfendeur du régime algérien, Abdelhafid Derraji, a réagi à l’officialisation de la 5è candidature de Bouteflika, par son parti le FLN (au pouvoir depuis l'Indépendance de l'Algérie, en 1962), en présence de ses trois alliés: le Rassemblement national démocratique (RND du premier ministre Ahmed Ouyahya), le parti Tajamou'e Amal Jazaïr (TAJ), et le Mouvement populaire algérien (MPA).
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«Nous avons honte d'appartenir à cette génération misérable qui accepte l’humiliation, admet que sa patrie et son honneur soient bafoués par un gang vicieux aux pratiques mafieuses», a-t-il encore asséné, dans un message posté sur son compte Facebook.
Atteint d’un fâcheux Accident vasculaire cérébral (AVC), diagnostiqué en 2013, à l’hôpital militaire Val-de-Grâce, à Paris, Abdelaziz Bouteflika est depuis en panne de motricité, combinée à la perte de toute capacité d’élocution, au point de le faire disparaître des écrans radars.
A la tête de l’Etat algérien depuis 1999, Bouteflika détient le record peu reluisant de longévité au pouvoir. L’annonce de sa candidature pour un 5è mandat, dans un message transmis à l’APS, porte-voix du clan présidentiel, soulève à nouveau un tollé chez le peuple algérien frère, livré en proie à l’incurie et à l’appétit vorace de généraux et de politiciens très peu scrupuleux. Pas moins de 1000 milliards de dollars ont en effet été dilapidés, entre 2000 et 2016, sous le «règne» de la famille Bouteflika, à leur tête le frère du président, Saïd Bouteflika, qui est le véritable détenteur des clefs du palais Mouradia.
Économie basée sur la rente pétrolière (98% des exportations algériennes), corruption devenue au fil des passe-droits quasi-"instituionnelle", incompétence gouvernementale pathétique, armement à tour de bras imposé par des généraux avides de rétrocommissions et, last not least, une crise sociale sans précédent aggravée par le plongeon des cours de pétrole.
Voici le triste legs des quatre précédents mandats de Bouteflika, que les apparatchiks octogénaires veulent encore reconduire à la tête de l'Etat algérien, ou ce qu'il en reste. Pitié!