Facebook, Instagram, WhatsApp et Messenger, les deux réseaux sociaux et les deux messageries du géant californien, émergent ce mardi 5 octobre 2021 d'une panne sans précédent, qui a duré 7 heures et plongé le groupe dans une double crise après les révélations au grand jour d'une lanceuse d'alerte.
La gigantesque panne a été causée par un "changement de configuration défectueux" des routeurs qui "coordonnent le trafic entre les serveurs", a fini par expliquer Facebook dans un communiqué publié sur son site dans la nuit de lundi à ce mardi.
La perturbation technique a eu des "effets en cascade", au point que "de nombreux outils et systèmes que nous utilisons au quotidien en interne ont aussi été affectés, compliquant nos efforts pour diagnostiquer et réparer le problème", détaille le groupe.
L'incident, causé par un problème technique, constitue la panne "la plus importante jamais observée" par Downdetector, qui recense les signalements des utilisateurs. "Des milliards d'utilisateurs ont été affectés", a assuré le site.
"A l'immense communauté de personnes et entreprises dans le monde qui dépendent de nous: nous sommes désolés. Nous travaillons dur à vous redonner accès à nos applis et services et sommes heureux de vous dire qu'ils reviennent en ligne en ce moment", a tweeté Facebook hier, lundi 4 octobre 2021 à 22H30 GMT, après quelques sept heures de panne.
En août dernier, la FTC, l'autorité américaine de la concurrence, a déposé une nouvelle plainte, alors que sa première tentative avait été écartée par le juge fédéral de Washington James Boeasberg en juin.
Elle y soutient que Facebook a "illégalement rachetés ou enterrés les nouveaux innovateurs quand leur popularité devenait une menace existentielle", en référence à l'application Instagram et à la messagerie WhatsApp.
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L'agence "n'apporte aucune preuve valable pour qualifier Facebook de monopole illégal", rétorquent les avocats du groupe californien dans des documents déposés hier, lundi.
Ils estiment en outre que le dossier de la FTC ne tient pas, parce que la présidente de l'autorité, Lina Khan, ne serait pas neutre.
Son implication "est d'autant plus inquiétante que ses commentaires publics sur Facebook vont bien au-delà du rapport du Congrès (qui sous-tend la plainte, Ndlr) et révèlent que Madame Khan cherche à servir ses propres intérêts", argumentent-ils.
La juriste de 32 ans, nommée à la tête de l'institution en juin par le président démocrate Joe Biden, est réputée pour son hostilité aux monopoles des grandes plateformes technologiques. Mais la FTC a déjà rejeté une requête de Facebook de la disqualifier.
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Dans son dossier mis à jour en août, la FTC a fait valoir que "les réseaux sociaux personnels constituent un type de service en ligne unique et distinct", et un marché contrôlé à plus de 65% par Facebook, avec sa plateforme principale et Instagram -donc un monopole.
Facebook, accusé d'avoir accumulé beaucoup trop de pouvoir tant économique que politique et social, se démène pour se défendre sur de nombreux fronts depuis des années.
Le rythme s'est accéléré récemment avec les révélations d'une lanceuse d'alerte, Frances Haugen.
Frances Haugen, une ancienne ingénieure, a fait fuiter des documents qui montrent, selon elle, que la firme aux quelques 3,5 milliards d'utilisateurs mensuels choisit "le profit plutôt que la sûreté" de ses usagers.
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Frances Haugen devrait appeler ce mardi 5 octobre 2021 les élus américains à réguler Facebook, lors d'une audition au Sénat.
Ses révélations ont donné un nouvel élan aux nombreux critiques de Facebook, dont les quatre plateformes sont utilisées tous les mois par quelque 3,5 milliards de personnes.
Ces révélations montrent pour le président américain Joe Biden que la société "ne sait pas se réguler elle-même", d'après sa porte-parole Jen Psaki.
Elles "prouvent les inquiétudes (...) au sujet du pouvoir que les géants des réseaux ont amassé", a-t-elle ajouté hier, lundi 5 octobre 2021 à la Maison Blanche.