Le360 : Vous étiez attendus samedi dernier à Rabat pour intervenir dans le cadre d'une conférence sur "Médias et printemps arabe". Votre absence fait l'objet de plusieurs interprétations...
Ignacio Cembrero : En effet, j'avais été invité à prendre part à cette rencontre à Rabat et, jusqu'au matin même, j'étais décidé à m'y rendre. Alors que je me rendais à l'aéroport de Madrid, j'ai dû annuler pour des raisons personnelles.
Certains parlent de pressions que vous auriez subies dans le cadre de l'affaire du journaliste marocain Ali Anouzla, directeur du site Lakome, en garde à vue depuis une semaine suite à la diffusion d'une vidéo attribuée à l'AQMI et publiée dans un premier temps par El Pais...
Je n'ai pas dit que j'avais subi des pressions. J'ai juste dit que j'avais dû annuler mon voyage à la dernière minute.
Votre réaction concernant la plainte que le Maroc compte déposer contre El Pais pour avoir diffusé cette vidéo incitant au terrorisme au Maroc ?
C'est la justice espagnole qui tranchera. Ce n'est pas la première fois qu'El Pais met en ligne des vidéos, des documents sonores ou des communiqués d'AQMI ou d'autres organisations terroristes. Nous l'avons fait assez souvent, surtout à propos du Mali, et j'ai toujours signalé qu'il s'agissait d'organisations terroristes. Dans le cas de la vidéo d'AQMI sur le Maroc, j'ai dit une chose importante dans l'article qui l'accompagnait, à savoir que le Maroc est le pays le moins vulnérable au terrorisme en Afrique du Nord, et ceci pour deux raisons : La première étant que ses forces de sécurité sont efficaces, et la deuxième que les monarchies arabes, comme au Maroc, jouissent de plus de légitimité que les républiques qui ont été balayées par le printemps arabe et qui sont la cible des terroristes.