Un marocain poursuivi en justice pour avoir menacé Obama de mort sur Twitter

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Revue de presseIl aura suffi d'un tweet pour que la vie de ce jeune homme bascule. Et quel tweet ! 140 caractères qui le déporteront de son village de la région d'Azilal où il se préparait au Bac à la prison d'Oukacha à Casablanca.

Le 18/09/2013 à 21h59

"Obama poursuit un jeune d'Azilal pour l'avoir menacé de mort". Détrompez-vous. Il ne s'agit pas du scénario du prochain film de Martin Scorsese et Faouzi Bensaidi, mais bel et bien d'une information qui fait la Une du journal Al Watane. Dans son édition de ce jeudi 19 septembre, l'hebdomadaire arabophone consacre en effet plusieurs pages à ce fait - pour le moins "divers" - qui met le président des Etats-Unis face à un twitto originaire de la région d'Azilal.

"Je tuerai votre président et toutes les personnes qui seront en sa compagnie. C'est ce que je ferai lorsque j'arriverai aux USA le mois prochain. Je sais exactement ce que je dis". Voilà ce qu'avait "tweeté", en anglais, un adolescent le 23 avril 2012 via son compte Twitter, alertant ainsi les voyants rouges des services de sécurité américains. Une histoire digne d'un véritable thriller hollywoodien qui a mené les services secrets américains - alors en contact avec les autorités marocaines - jusqu'à "la petit ville de Afourare". C'est donc derrière ces murs de terre que se cacherait un "dangereux criminel" de 17 ans qui oeuvrait à préparer ses examens pour décrocher son baccalauréat.

Selon le journal, ce n'est qu'en juillet dernier que l'enquête a finalement été close. Près d'un an plus tard, l'affaire a finalement été présentée au juge du Tribunal de Ain Sebaâ à Casablanca, et la première audience a eu lieu le 12 septembre dernier. Le jeune homme, accusé notamment "d'appel à la violence via un support électronique", a été transféré au centre de détention d'Oukacha en attendant que le jugement soit prononcé. Al Watane précise à ce propos que, si le verdict de la cour a été reporté à la semaine prochaine, le jeune homme risque gros.

140 caractères... de trop !

Cette affaire témoigne tout bonnement du "danger" d'une utilisation inconsciente et irréfléchie d'Internet et des réseaux sociaux en particulier. Ces derniers, censés être des outils de communication et de socialisation, servent de plus en plus de passerelles de "défoulement" pour certains internautes qui ne mesurent pas l'impact de leurs "posts" ou "tweets". N'oublions pas que, sur le Net, un peu comme dans la vie, rien ne disparaît vraiment. Dans ce cas extrême, le twitto, à peine âgé de 17 ans, s'est attaqué à la plus haute puissance mondiale. Rien que ça !

Par Sophia Akhmisse
Le 18/09/2013 à 21h59