Le journal bulgare Standart, qui cite un communiqué du Secrétaire d’État américain Antony Blinken, rapporte sur son site internet que le Rapport 2020 sur la liberté de religion a cité plusieurs violations des droits en Algérie, notamment la fermeture de plusieurs églises.
«Le gouvernement a fermé 13 églises et ordonné la fermeture de 7 autres depuis 2018 parce qu'elles n'avaient pas l'autorisation nécessaire pour organiser des services non islamiques», fait remarquer la publication, ajoutant que la Commission nationale des cultes autres que musulman n'a délivré aucune autorisation aux églises affiliées à l'Église protestante d'Algérie.
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Le Parlement européen a également critiqué l'Algérie pour l’oppression des chrétiens et des minorités religieuses en 2020, poursuit Standart, ajoutant que la députée européenne Maria Soraya avait appelé à une action contre l'Algérie pour avoir empêché les chrétiens de pratiquer leur religion.
La Commission des États-Unis sur la liberté religieuse internationale (USCIRF) avait dénoncé les mesures de répression à l’encontre de la communauté protestante évangélique en Algérie, ainsi que la fermeture des deux plus grandes églises protestantes du pays.
D'autres violations des droits humains en Algérie ont également été critiquées ces dernières années, notamment le recours aux lois antiterroristes pour persécuter les journalistes et les manifestants, poursuit le journal, citant dans ce sens la récente arrestation par les autorités algériennes du célèbre journaliste indépendant Ihsane El Kadi et la fermeture de sa station sur internet Radio M, considérée comme le dernier lieu de débat politique libre dans le pays.
El Kadi avait été arrêté par six policiers en civil à son domicile dans un village à l'est de la capitale, Alger, selon des membres de sa famille, rappelle le journal.
Par ailleurs, treize membres du Parlement européen avaient écrit récemment à l’Union européenne pour condamner la sombre situation dans laquelle se trouvent les militants algériens, en particulier ceux qui défendent les droits des femmes, ajoute-on.
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Selon le Rapport américain sur la liberté religieuse, poursuit le quotidien, le droit algérien réglemente la manifestation de la religion ou de la croyance par le biais de plusieurs mécanismes juridiques, notamment le code pénal algérien et l'ordonnance 06-03 régissant les organisations non musulmanes.
Le rapport ajoute que «ces dernières années, le gouvernement algérien a de plus en plus appliqué ces lois, emprisonnant des individus pour blasphème», fait remarquer la publication bulgare.
«L'emprisonnement d'Algériens pour blasphème et l'application discriminatoire des lois régissant le culte constituent des violations de la liberté de religion. Le gouvernement américain devrait continuer à placer l'Algérie sur sa liste de surveillance spéciale pour les violations graves de la liberté religieuse internationale», conclut Standart, qui reprend des extraits du rapport américain.