S’il y a un pays qui doit accueillir avec soulagement la fin de la siba créée ces dernières semaines par le Polisario au niveau du passage d’El Guerguerat, où l’ordre a été rétabli, ce vendredi 13 novembre, par les Forces armées royales, c’est bien la Mauritanie. Placée sous embargo économique depuis le 21 octobre dernier par le Polisario, Nouakchott a officiellement exigé, mercredi dernier, la fin de cette situation dans les plus «brefs délais». C’est désormais chose faite.
Même si aucune réaction officielle n’a encore été enregistrée, à part la mise en alerte des unités militaires opérant dans les régions du nord du pays, selon le site «Mourassiloune», quasiment tous les médias mauritaniens ont rapidement annoncé l’opération militaire engagée par les Forces armées royales dans la nuit de jeudi à ce vendredi à El Guerguerat.
Se contentant certes de reprendre textuellement les communiqués de l’état-major général des FAR, et celui du ministère des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des MRE, les titres des médias mauritaniens sont révélateurs, s'ils sont lus entre les lignes, d’un soutien à l’intervention salutaire des FAR à El Guerguerat.
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«Opération militaire à la frontière maroco-mauritanienne» (Essahra), «L’armée marocaine mène une opération contre le Polisario à El Guerguerat» (Meyadine), «Le Maroc restaure la liberté de circulation à travers le passage d’El Guerguerat», titre Saharamedia, un site qui a aussi publié un long reportage photo sur la débandade des coupeurs de routes, suite à l’arrivée sur place des soldats des FAR, accompagnés par certains observateurs de la Minurso.
D’autres sites sont allés plus loin, pour faire une première analyse du rétablissement de l’ordre à El Guerguerat. Ainsi pour le site elwiam.info, sous le titre «Après plusieurs semaines de retenue, le Maroc nettoie El Guerguerat des séparatistes», l’intervention des FAR de ce vendredi est vue comme doublement légitime. Il s’agit d’abord de «chasser des milices du Polisario, envoyées sur place par le régime algérien dans le seul but de perturber le trafic commercial, empruntant l’axe international passant par la frontière maroco-mauritanienne», écrit le site.
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D’autre part, ce blocage d’El Guerguerat ayant déteint sur la situation de nombreux citoyens marocains (commerçants, camionneurs, etc.) restés bloqués pendant plusieurs semaines, loin de leur pays et de leurs familles, l’intervention des FAR, au-delà de la reprise des activités économiques dans la région qu’elle va permettre, a également pris un cachet «humanitaire», selon elwiam.
Le journal salue, dans un autre article, la retenue et la fermeté du Maroc à travers le fait que cette opération «non offensive et sans aucune intention belliqueuse se déroule selon des règles d’engagement claires, prescrivant d’éviter tout contact avec des personnes civiles et de ne recourir à l’usage des armes qu’en cas de légitime défense», comme l’a précisé le communiqué des FAR.
C'est dans ce sens que le site anbaa.info écrit que les Mauritaniens sont unanimes à saluer, sur les réseaux sociaux, «le professionnalisme de l’armée marocaine qui a réussi à rouvrir le passage d’El Guerguerat sans faire couler la moindre goutte de sang». Ce même site rapporte que l’annonce de l’intervention des FAR de vendredi matin a eu pour effet immédiat une baisse importante des prix des produits alimentaires sur les marchés mauritaniens.
Pour sa part, le site «aklam» (Calames) se penche sur les «scénarios» auxquels il faut s’attendre suite à la mise en place ce vendredi, par les FAR, «d’un cordon de sécurité en vue de sécuriser le flux des biens et des personnes» à travers El Guerguerat. Pour ce site, la Mauritanie doit, elle aussi, «sécuriser ses frontières pour empêcher toute infiltration des éléments du Polisario en cas de déclenchements d’hostilités militaires». Cependant, ce média estime que l’hypothèse d’un «conflit militaire est à écarter, du moment que le rapport de forces fait que le Polisario ne peut rien contre la puissance de feu marocaine. Il ne peut pas non plus compter sur l’armement pléthorique de l’Algérie, car ce pays traverse actuellement une mauvaise passe et ne peut pas se permettre de créer une crise de trop». Une façon de dire que le Polisario, en annonçant sa sortie de l’accord du cessez-le-feu de 1991, affiche son vrai visage, celui d’un mouvement hors-la-loi.