Depuis cette date, il y a eu deux contacts entre le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, et son homologue marocain, Nasser Bourita, indique le journal, précisant que le premier contact a eu lieu le 21 septembre, lorsqu'Albares a annoncé qu'il s'était entretenu au téléphone avec Bourita.
Le second contact a eu lieu le 28 novembre, lorsque Nasser Bourita a appelé Jose Manuel Albares pour s'excuser de ne pas assister au forum de l'Union pour la Méditerranée (UPM), qui s'est tenu le 29 novembre à Barcelone, détaille ABC. «Toutefois, le Maroc a évité le face-à-face de Bourita avec Albares à Barcelone parce qu'il attend de l'Espagne un grand geste pour tourner la page», fait observer le journal espagnol.
«Pour avoir une amitié renouvelée et un vrai nouveau départ, le Maroc a besoin que l'Espagne s'implique. Elle doit faire passer le «pays ami et partenaire stratégique» avant tout le reste», des pays, a déclaré une source diplomatique à ABC. Personne ne donne de détails sur ce «grand geste», qui aura lieu lorsqu'il y aura un accord entre l'Espagne et le Maroc, résultat d'une négociation qui se déroule depuis des mois dans la plus grande discrétion, selon la même source.
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«Il n'y a toujours pas eu d'entente entre les délégations désignées par les deux pays, qui se livrent à un bras de fer pour éviter de dépasser les lignes rouges que les pays voisins ont fixées lorsqu'ils ont décidé de s'asseoir pour discuter. Chaque fois que le gouvernement est interrogé sur cette question, sa réponse est la même: «C'est une question sensible»», explique ABC.
«La question de fond qui est précisément la raison pour laquelle un accord n'a pas encore été trouvé, est la position de l’Espagne sur la question du Sahara», estime le quotidien. «Les attentes du Maroc n'ont pas été satisfaites pour un certain nombre de raisons, dont une question de «légalité internationale», que le tribunal de l'UE a rappelé il y a un mois: «le Sahara occidental est un territoire non autonome pour l'ONU et la souveraineté et le statut final de ce territoire ne sont pas résolus», d’après la publication.
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Il existe également d'autres facteurs. D'une part, «en Espagne, il existe une sympathie pour le peuple sahraoui pour des raisons historiques, pour les vacances des enfants qui viennent ici, pour un sentiment de dette…».
En outre, l'Espagne ne peut reconnaître la souveraineté d'un territoire contesté à l'une des parties belligérantes: «ce serait très risqué car cela créerait un précédent qui pourrait être transféré à d'autres territoires», indique ABC.