L’ANME condamne la saisie du compte bancaire du directeur de publication d’Al Ahdat Al Maghribia

Mokhtar Laghzioui, directeur de publication d'Al Ahdat Al Maghribia.

L’Association nationale des médias et des éditeurs (ANME) réagit à l’affaire de la saisie du compte bancaire personnel du directeur de publication d’Al Ahdat Al Maghribia, Mokhtar Laghzioui.

Le 20/07/2023 à 19h14

L’Association nationale des médias et des éditeurs (l’ANME) a dénoncé jeudi la saisie du compte bancaire personnel du directeur de publication du quotidien Al Ahdat Al Maghribia, Mokhtar Laghzioui. «Sans qu’il n’en soit informé, une somme importante d’argent a été prélevée de son compte personnel, en exécution d’une décision de justice. Ceci ne respecte pas la procédure du droit à la légitime défense garanti par la loi à tous les justiciables», peut-on lire dans un communiqué de l’association publié ce jeudi 20 juillet.

L’ANME affirme avoir suivi avec beaucoup d’étonnement le déroulé de cette affaire qui est «sans précédent dans l’histoire de la justice marocaine, et ce, d’autant plus que le directeur de publication du journal n’a à aucun moment eu accès au dossier et à son bien-fondé, et n’a reçu aucune plainte à ce sujet afin qu’il puisse préparer la défense nécessaire».

L’association dénonce et condamne la saisie du compte bancaire personnel de Mokhtar Laghzioui au motif que la saisie a empêché le concerné de disposer de ses fonds personnels, qui n’ont strictement rien à voir avec ceux de la société d’édition. «Bien que nous, au sein de l’Association, respections la justice marocaine indépendante et impartiale et que nous n’avons pas l’intention de remettre en cause ses décisions, nous ne pouvons que dénoncer ce comportement», précise-t-elle.

Le communiqué rappelle, par ailleurs, qu’au cas où la responsabilité de Mokhtar Laghzioui est confirmée, la loi et la déontologie du métier exigent que ce soit bien l’entreprise médiatique qui soit visée par l’indemnisation de la partie plaignante. Et d’ajouter que le fait constaté constitue une ingérence dans les données personnelles du journaliste et viole le secret bancaire.

Enfin, réaffirmant sa pleine volonté de respecter la loi, la liberté de la presse et l’éthique professionnelle, son engagement à protéger les droits des citoyens et leur vie privée, ainsi qu’à combattre les rumeurs, l’ANME souligne que cela ne signifie à aucun moment que le journalisme professionnel doit payer les frais des nombreux écarts qui sont tolérés sur les réseaux sociaux.

Par Qods Chabâa
Le 20/07/2023 à 19h14