Karim Tazi se retire de Telquel

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Une semaine après la sortie de la nouvelle formule de Telquel, son actionnaire Karim Tazi décide de se retirer. Les détails.

Le 05/12/2013 à 13h55

Une semaine après la sortie de la nouvelle formule de Telquel, son actionnaire Karim Tazi décide de se retirer. Dans un long communiqué, il explique qu"'en huit mois, beaucoup de choses ont été réalisées qui sont le résultat de l’implication des actionnaires dans l’entreprise de restructuration de la société d’édition. Certaines ne sont pas visibles par le lecteur car elles se rapportent à un travail ingrat mais essentiel d’assainissement financier dont le journal avait besoin". Pour rappel, Karim Tazi et Khalid Hariry avaient repris l'hebdomadaire le 4 avril 2013.

Divergences philosophiques entre actionnaires

"Ces huit mois de travail intense et de confrontations d’idées, ont graduellement fait apparaître, entre actionnaires, des divergences philosophiques qui présentaient un risque réel d’exacerbation", souligne Tazi dans ce communiqué avant d'ajouter qu'"en matière éditoriale, les notions de qualité, d'indépendance ou d'équilibre ne répondent pas une définition scientifique et chacun peut, en toute bonne foi, en avoir une conception propre". Pour Tazi, "cette période de singulier rétrecissement des espaces de liberté, Telquel doit entretenir sa différence, voire son caractère unique, en permettant de traiter les sujets qui fâchent (...) Il doit le faire tout en demeurant indépendant et critique à l’égard de l’ensemble des pratiques, approches et analyses". Plus loin, l'actionnaire sortant estime que "cette posture militante implique des risques et notamment celui d’indisposer certains décideurs, politiques et annonceurs". "Ceci a suscité, parmi les administrateurs de Telquel des craintes que d’aucuns jugeront compréhensibles. C’est à la fois l’évaluation de ces risques mais aussi des réelles marges de manœuvres qui existent malgré tout, qui ont fait l’objet d’appréciation différente parmi les actionnaires", ajoute-t-il.

"N'ayant eu, depuis le départ, aucun autre objectif que la pérennité de Telquel, j’ai estimé que ni le travail quotidien des journalistes ni les prochaines étapes du processus de transformation que connaît le magazine, ne devaient être perturbées par de telles divergences", soutient Tazi. Et d'expliquer : "Pour toutes ces raisons, et considérant qu’on ne change pas de pilote pendant le décollage, j'ai préféré céder mes parts dans le capital de Presse Directe à Mr El Hariry, qui était déjà en charge de la direction opérationnelle de l'entreprise, et qui reste seul maître à bord". Une nouvelle ère commence à Telquel.

Par Abir Al Maghribi
Le 05/12/2013 à 13h55