Le360: L'ONG américaine Freedom house a classé dans son dernier rapport le Maroc au même rang que l’Afghanistan. Qu'en pensez vous ?
Mustapha El Khalfi: Ce rapport manque d'objectivité. Nous avons réalisé des avancées considérables. Freedom house a exagéré dans ses interprétations sur un cas (site Lakome), qui est entre les mains de la justice. J'ai eu récemment un dialogue franc avec Freedom.Pourquoi les ONG continuent-elles à dénoncer le Maroc en matière de liberté de presse?
Certaines d'entre elles jugent notre niveau sur la base d'un cadre juridique dépassé par la nouvelle Constitution. Ce cadre (code de presse actuel) fait l'objet d'une réforme radicale. Les agressions dont sont victimes des journalistes (10 cas en 2013) n'arrangent pas les choses.
A quel stade en est actuellement le nouveau code de la presse?
Il a été finalisé par le gouvernement. Nous attendons les derniers amendements au projet sur le Conseil national de presse et le statut des journalistes professionnels de la part des éditeurs et du syndicat. Quant aux deux projets relatifs à la presse électronique et à la presse et l'édition, ils seront examinés par les partenaires (syndicat et éditeurs) dans les deux prochaines semaines.A quelle date cet arsenal sera-t-il présenté au Parlement?
Il sera adopté par le gouvernement dans les toutes prochaines semaines lors d'un conseil. Le nouveau code sera ensuite présenté au Parlement au cours de cette même session d'avril avant son adoption finale.Ce code est critiqué sur, notamment un passage qui obligerait le journaliste à dévoiler ses sources...
C'est faux. Le code protège le secret professionnel et l'administration n'aura plus le droit de demander la source. Le journaliste est libre. L'interdiction des journaux relèvera désormais de la compétente de la justice et non de l'administration.Quelles sont les mesures phares portant sur la presse électronique?C'est à la justice que reviendra désormais le droit de fermer un site. La presse électronique jouira du droit de diffusion de l'audiovisuel. Le code lui assure la protection du droit d'auteur. Le texte lui permet de se faire héberger à l'extérieur du Maroc et d'obtenir un récépissé lui ouvrant la reconnaissance. Cette facilité existe actuellement dans la pratique. La presse électronique siègera au sein du bureau du Conseil national de la presse au même titre que les journalistes de l'audiovisuel et de la presse écrite.
Confirmez vous que le code de la presse place la presse écrite et électronique sur le même pied d'égalité?
Oui, le cadre juridique de la presse électronique est inspiré d'un parallélisme avec celui de la presse écrite, un cadre qui tient compte des spécificités de chacun. Nous voulons renforcer le contenu d'information sur le Maroc sur le Net.