C'est l'affaire de tous !

Younes Moujahid, président du Conseil national de la presse.

Younes Moujahid, président du Conseil national de la presse. . Brahim Taougar - Le360

Les autorités ne sont pas les seules à être pointées du doigt par le syndicat de la presse marocaine.

Le 03/05/2013 à 08h53, mis à jour le 03/05/2013 à 11h36

S’il est un point "positif" à retenir dans le rapport du SNPM, c’est que "les différents abus et pressions exercés contre les professionnels des médias n’ont pas fait de distinction entre les journalistes du secteur privé et public." On peut au moins conclure que les médias publics ne font pas l’objet de favoritisme par rapport à leurs confrères du secteur privé. Les autorités ne sont pas les seules à être pointées du doigt par le syndicat.

Patrons de presse, levez-vous !

Le rapport du SNPM met également en cause la responsabilité des directeurs des organes de presse qui "ne lèvent pas le petit doigt" lorsque leurs journalites sont agressés ou empêchés d'excercer leur métier. Comment reprocher à un Etat de ne pas protéger "sa" presse lorsque ceux qui la "créent" eux-mêmes ne le font pas ? Quant au gouvernement, le syndicat constate que les mécanismes de suivi instaurés en collaboration avec le ministère de la Justice et des libertés publiques ainsi que le ministère de la Communication ne sont pas efficaces. Si comme le dit la Fédération international du journalisme, "il ne peut y avoir de liberté de la presse quand les journalistes vivent dans des conditions de corruption, de pauvreté ou de peur". On peut y rajouter la "confiance". En effet, dans quelle mesure peut-on parler de la "professionnalisation" d’un secteur lorsque le métier n’est pas reconnu à sa juste valeur tant à l’extérieur que dans ces propres rangs ? Après tout, "la situation de la presse ne concerne plus uniquement une élite d’intellectuels et de décideurs, elle est devenue désormais une affaire de société", relève l’organisation professionnelle. C’est d’autant plus le cas que, comme le souligne Irina Bokova, directrice général de l’Unesco, dans son discours consacré à cette journée mondiale de la liberté de la presse, "notre degré d’information dépend du degré d’information des journalistes".

Par Sophia Akhmisse
Le 03/05/2013 à 08h53, mis à jour le 03/05/2013 à 11h36