Maintenant que des médias spécialisés dans le dénigrement ont pris le relais, le sens du dossier de L’Obs prend tout son sens. On comprend mieux l’objectif de reprendre à son compte les témoignages réchauffés d’un trio de repris de justice qui ont fait de l’anti-Maroc un fond de commerce. Le but recherché derrière le dossier de L’Obs serait visiblement de contribuer à la campagne visant à convaincre de la présence sur le sol français d’Abdellatif Hammouchi, ce fameux jeudi 21 février 2014, quand un commando a débarqué remettre la convocation à un responsable marocain qu’ils n’ont pas trouvé. L’Obs, repris par d’autres médias, imagine même une sorte de dialogue entre le majordome et le groupe d’intervention français pour appuyer l’hypothèse que Abdellatif Hammouchi était bien présent ce jour-là en France. Et pour cause, le fait est embarrassant pour ceux qui veulent à tout prix voir la procédure judiciaire contre le responsable sécuritaire marocain continuer.
Pourtant, cette procédure ne cesse de montrer ses failles, tant sur le fond que sur la forme. La question de la présence de l’officiel marocain est cruciale en effet dans ce dossier. Car, comme l’écrit L’Obs: c’est «une condition sine qua non dès lors que le plaignant est étranger». Autrement dit, la convocation de Hammouchi a enfreint la législation française, puisqu’elle a été émise sans avoir la certitude que le concerné était présent ce jour-là en France.
Et si personne ne peut établir que Hammouchi était dans la résidence de Chakib Benmoussa ce jour-là, c’est pour la simple raison que «lorsque les policiers ont débarqué à la résidence de l’ambassadeur à Paris, le 21 février, le patron des services marocains était à son bureau de l’autre côté de la Méditerranée… à Rabat», nous affirme un responsable du département de l’Intérieur qui a requis l’anonymat. Et d’ajouter: «Il est vrai qu’une délégation marocaine a rencontré, ce jour-là, le ministre de l’Intérieur français de l’époque, Manuel Valls, mais ni Hammouchi, ni aucun autre responsable de sa direction n’était présent». Selon lui, la délégation marocaine qui était présente à Paris ce jour-là se composait uniquement de Mohamed Hassad, ministre de l’Intérieur, de Khalid Zerouali, Wali directeur de la migration et de la surveillance des frontières, de Hamid Chabar Wali directeur de la coopération internationale et d’Abdelhak Ghallab, cadre de cette même direction du ministère de l’Intérieur.
L’Obs et ses relais n’en démordent pourtant pas: ils continueront d’affirmer la présence de Abdellatif Hammouchi sur le sol français bien qu’eux-mêmes écrivent qu’il n’y a aucune trace de son passage. Certains médias vont même jusqu’à accuser le département de l’Intérieur français de complicité: à Place Beauvau, on aurait carrément supprimé le nom de Hammouchi des registres de visite du ministère, mais aussi des ordinateurs de la police de l’air et des frontières. Et puis quoi encore?Hammouchi aurait-il le "super pouvoir" de traverser les murs?