Au moment où le gouvernement marocain prépare sa plainte contre El Pais pour avoir diffusé une vidéo attribuée à AQMI et incitant au terrorisme contre le Maroc sur son site ( vidéo reprise par le site marocain Lakome), les commentaires vont bon train dans les milieux politiques et la société civile quant à la tournure que pourrait prendre cette affaire. D’autant plus que Ali Anouzla, directeur de Lakome, arrêté depuis plus d’une semaine, est poursuivi pour "apologie du terrorisme". La société civile et la Toile s’enflamment ! Les médias sont en quête de la moindre information autour cette affaire.
Pour l’heure, pas de réaction officielle de la part d'El Pais, journal qui a diffusé sur son site la vidéo de l'AQMI qui incite au terrorisme. Ignacio Cembrero, correspondant du quotidien espagnol pour la région Afrique du Nord et auteur de l’article illustré par ladite vidéo, a été convié samedi 21 septembre par le Centre Ibn Rochd à Rabat pour intervenir dans un débat consacré au thème: "Médias et printemps arabe". Cembrero ne s’est pas présenté, à la grande surprise des journalistes et notamment de Le360 qui a, comme nombre de médias, fait le déplacement à Rabat. Dimanche 22 septembre, un journaliste de Le360 a pris contact avec Cembrero via son compte Facebook en lui envoyant des questions relatives à son absence à la rencontre-débat. Celui-ci, très actif sur les réseaux sociaux, répondra dès le lendemain (lundi 23 septembre) en se contentant de dire qu'il a "dû annuler son voyage à la dernière minute" pour des raisons personnelles.
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L'échange écrit, qui aborde notamment le point de vue du journaliste quant à la "poursuite judiciaire qui sera entamée par le Maroc à l'encontre du quotidien El Pais", fait l'objet d'une interview publiée dans la matinée du mardi 24 septembre sur Le360. Jusqu'ici, rien d'anormal, du moins jusqu'à ce mercredi matin. A 12h38, un tweet interpelle la rédaction du Le360 !
"Interview inventée!" Grave accusation.
Après la réponse de Le360, Ignacio Cembrero, tente alors de rectifier le tir et tweet une "précision" qui va à l'encontre de sa précédente déclaration selon laquelle "l’interview est inventée"
On se demande alors quelles sont les vraies raisons ayant poussé Cembrero à adopter une telle attitude, d’autant que ses réponses ont été reprises telles quelles. Sans aucune modification ni ajout. Qu'est-ce qui peut bien pousser un journaliste sénior à récuser ses propos de la façon la plus tranchée, alors que chaque syllabe a bel et bien été écrite de sa main ?
Plus aucune réaction de la part de Cembrero. Pourquoi donc prétendre que l'interview a été "inventée" ou "manipulée" ? Cembrero estime certainement avoir le verbe haut pour noyer un jeune journaliste en le nommant, Mouad Kninis. Ceci dit, Cembrero ne sort pas grandi du reniement de ses propos. Cette manoeuvre très surprenante jette le doute sur l'ensemble de ses écrits et pousse à poser des questions objectives sur le profil, les intérêts et le genre de journalisme que pratique ce monsieur qui a construit sa réputation sur le dos du Maroc.
