«Ana Bidaoui-les mémoires de Casablanca», le regard de Lakhmari, les mots d’El Qessar

Le documentaire Ana Bidaoui, en avant-première.

Le 31/05/2023 à 20h57

VidéoLe documentaire «Ana Bidaoui-les mémoires de Casablanca» écrit par Rita El Qessar et réalisé par Nourredine Lakhmari est un voyage dans l’histoire et l’âme de Casablanca. Le voyageur, personnage central et fil rouge de cette série en quatre épisodes, guide le téléspectateur et sonde ses connaissances sur cette métropole qu’on aime et qu’on déteste.

Le documentaire «Ana Bidaoui-les mémoires de Casablanca» sera diffusé à partir de ce dimanche à 22 heures sur 2M. Cette œuvre télévisuelle à l’âme cinématographique, réalisée par Noureddine Lakhmari est une idée de Rita El Qessar, et de Nabil Ayouch qui l’a à son tour proposée à 2M pour la production exécutive et pour qu’elle soit diffusée dans la case «des histoires et des hommes». Le troisième opus de cette série en quatre épisodes a été projeté en avant-première hier dans le bel écrin du Parc de la ligue arabe riche d’une histoire de plus de 110 ans.

Plusieurs personnalités du monde des arts et de la culture, dont beaucoup d’entre eux ont témoigné dans ce documentaire et parmi eux des architectes, des musiciens, des activistes culturels, des journalistes. Parmi eux on citera Karim Rouissi, Abderrahim Kassou, Omar Sayed, Reda Allali, Neila Tazi. Plusieurs personnalités, dont l’ancien maire de Casablanca Mohammed Sajid et l’actuelle Nabila Rmili, Samira Sitail, l’ancienne directrice d’information de 2M, Hicham Abkari, directeur du théâtre Mohammed VI de Casablanca étaient aussi présents à cette avant-première distinguée puisque c’est la première fois qu’un tel évènement est organisé dans ce parc avec une projection cinéma en plein air.

Dans une des allées, des vendeurs ambulants sur leur 31, avec chemise blanche, costard noir et tarbouche rouge, ont restitué l’ambiance des streetfoodistes de l’ancienne médina de Casablanca. Une cérémonie originale pour marquer le coup en attendant le feed back des spectateurs suite à la première diffusion à la Télévision du dimanche 4 juin.

«Ana Bidaoui est un projet initié par Rita El Qessar qui l’a écrit, l’a créé et développé pour 2M et produit par Ali N productions. J’ai construit ma trame sur le texte écrit par Rita et qui a su s’adapter aussi à mes soucis de réalisateur. Elle a su sublimer Casablanca la ville mal-aimée, à la mauvaise réputation. Le projet a duré deux ans», témoigne Noureddine Lakhmari dans une déclaration pour Le360.

Ana Bidaoui, sur les traces d’une autre histoire de Casablanca

Pour Rita El Qessar, ce documentaire semble être un projet de recherche identitaire qu’elle offre à tous les Casablancais et les non Casablancais puisque comme le veut la culture populaire métropolitaine made in Morocco, tous ceux qui ont passé une seule nuit à Casablanca deviennent un Bidaoui. «On doit regarder notre histoire. Si on ne sait pas d’où l’on vient on ne saura pas où on va», confie l’auteur avant d’ajouter: «Travailler avec Lakhmari c’est très agréable. C’est un rêveur et je le suis aussi. On a donc réussi à créer une histoire de Casablanca et évoquer des choses qu’on ne connaissait pas sur la ville».

Tout au long des quatre épisodes de cette série, un voyageur traverse l’histoire qui commence à la préhistoire et non pas au début du 20ème siècle. Un des témoins de la série, spécialiste de l’archéologie dira d’ailleurs dans ce cadre que Casablanca est le berceau de l’humanité au Maroc. Le site de Carrières Thomas en est d’ailleurs la preuve. Et le documentaire aussi.

«Nous avons voulu faire ce documentaire car Casablanca est dans la cartographie mondiale, la ville est dans l’imaginaire du monde, parce qu’il y a eu le film de Casablanca, la conférence d’Anfa en 1942, parce que c’est un musée d’architecture à ciel ouvert, parce que les tifos du Raja et du Wac circulent à travers le monde... La ville de Casablanca est connue, mais qu’est ce qu’on sait véritablement de Casablanca? Qu’est ce qu’on sait de son histoire, des migrations qu’elle a connues? Casa est une ville qui a une âme, un souffle. On l’aime ou on la déteste mais elle ne nous laisse pas indifférent», pense à son tour et s’interroge Reda Benjelloun, directeur des magazines d’information et du documentaire à 2M.

Ana Bidaoui, une inspiration nordique

En 52 minutes chacun, tous les épisodes de ce documentaire, le premier réalisé par Noureddine Lakhmari, sont mis en scène dans un esprit où prédomine l’inspiration du cinéma nordique. Le lien est vite établi lorsque l’ont sait que Lakhmari a fait ses études de cinéma en Norvège après avoir quitté son Safi natal. La scène d’hiver, du voyageur, le personnage central qui trimballe sa vieille valise, les pieds sur le carrelage bleu turquois d’une des piscines privées de Casablanca, vide de monde, face à la mer, dos à la caméra, le ciel mi-bleu, mi-gris fait tout de suite penser aux paysages froids, glacials du Nord.

«Ana Bidaoui-les mémoires de Casablanca»

Ep1. «Casablanca, cité millénaire convoitée» (Dimanche 4 juin)

Ep2. «Une ville prise d’assaut qui survit» (Dimanche 11 juin)

Ep3. «De l’âge d’or aux années de plomb» (Dimanche 18 juin)

Ep4. «Casablanca se réinvente et rayonne encore et toujours» (Dimanche 25 juin)


Par Qods Chabâa et Khalil Essalak
Le 31/05/2023 à 20h57