Affaire Ali Anouzla : Le parquet autorise l'expertise médicale

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Les avocats du directeur du site Lakome, poursuivi pour incitation au terrorisme, ont sollicité du parquet qu’une expertise médicale soit réalisée sur le prévenu. Une requête qu’un juge d’instruction "a acceptée", indique l'entourage de Ali Anouzla.

Le 25/09/2013 à 18h10

Les avocats d’Ali Anouzla, directeur du site d'information Lakome, ont sollicité du parquet qu’une expertise médicale soit réalisée sur le prévenu, une requête qu’un juge d’instruction "a acceptée", a indiqué mercredi à Le360 son entourage. "Nous avons sollicité auprès du juge d’instruction, cette expertise seulement à titre indicatif afin que nous puissions être en possession de ces données", a confirmé pour sa part Me Abderrahmane Benameur qui a assuré sur l’état de santé d’Ali Anouzla placé mardi soir par le parquet en détention préventive à la prison de Salé. Ce dernier a indiqué que la défense, composée notamment de l’ancien bâtonnier Abderrahim Jamai, a rencontré mercredi matin Ali Anouzla dont l’état de santé a paru "normal". "Nous avons également sollicité lors de la rencontre avec le juge d’instruction que nous soit remis une copie du rapport d’audition de la BNPJ", a-t-on conclu.

Notons que Ali Anouzla a été inculpé d’apologie du terrorisme suivant la loi antiterroriste marocaine et écroué mardi soir à la prison de Salé où il a passé sa première nuit en détention préventive. Cette inculpation intervient au terme d’une semaine d’interrogatoire d’Ali Anouzla par la BNPJ de Casablanca sur instruction du même procureur après la diffusion par Lakome d’un lien d’une vidéo attribuée à Al Qaïda du Maghreb et appelant à commettre des actes terroristes contre le Maroc et ses institutions.

Anouzla a réfusé de répondre aux premières questions

"Le juge d’instruction auprès de la cour d’appel de Rabat a écroué Ali Anouzla au terme d’une courte audience préliminaire à laquelle deux autres avocats, Abderrahim Jamai et Naïma Guelaf, ont assisté", a souligné Benameur à Le360 selon lequel l’accusation a été construite sur la base de la loi antiterroriste. Selon la défense, Ali Anouzla "a fait prévaloir son droit devant le juge d’instruction en refusant de répondre aux premières questions, indiquant qu’il ne le fera qu’une fois qu'il aura consulté ses avocats".

Plusieurs ONG dont Reporters sans frontières ont dénoncé l’arrestation d’Ali Anouzla et réclamé sa mise en liberté. Le SNPM a adopté la même attitude, ajoutant toutefois qu’il est opposé à toute publication faisant l’apologie du terrorisme et incitant aux massacres, à la haine et au désordre. Le lien de la vidéo mis en ligne sur Lakome est le même enregistrement qu’a été diffusé en premier par le journal espagnol El Pais en langue arabe -donc "destiné, selon les autorités marocaines vers un lectorat précis arabe et musulman à des fins inavouées". Rabat a décidé de porter plainte à Madrid contre cette publication dont le contenu pose des "questions légitimes", selon les autorités marocaines.

Mardi soir, le procureur général du roi auprès de la cour d’appel de Rabat, a indiqué que le parquet général a demandé au juge d'instruction de mener une "enquête à l'encontre du responsable de Lakome pour les crimes : fournir délibérément de l'aide à qui veut commettre des actes terroristes, les moyens d'exécution d'un crime terroriste et faire apologie d'actes constituant un crime terroriste".

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 25/09/2013 à 18h10