Les mannequins, parmi lesquelles les stars Bella et Gigi Hadid en tenues longues et de couleurs fraîches -bleu, sable, rose, vert - ont évolué sous d'énormes parapluies transparents dans les jardins du Musée du Quai Branly.
Les spectateurs, également protégés par des parapluies, étaient munis d'écouteurs, une façon d'immerger dans l'univers cinématographique du show inspiré de la BD américaine "Little Nemo in Slumberland", histoire d'un petit garçon qui fait des rêves surréalistes, qui date de 1905.
"J'ai pensé à ces jeunes qui se baladent avec leurs écouteurs, j'ai pensé à cet individualisme. On parle du renfermement, finalement c'est quelque chose qu'il faut accepter, il y a une beauté derrière tout ça, un voyage intérieur, le sens incompréhensible du rêve", a expliqué à l'AFP le directeur artistique Bruno Sialelli, 30 ans.
Lire aussi : Vidéo. Fashion Week. EP2: des vacances au bord de la piscine avec Lanvin
Plusieurs pièces de la collection portent des imprimés tirés de "Little Nemo", "pour exprimer cette nostalgie de l'enfance", a-t-il souligné.
Des planches entières de la BD se retrouvent sur des chemises, des plissés ou des jerseys fluides.
"J'ai 30 ans et fais partie d'une génération pivot dans le sens où j'ai grandi dans un monde sans digital avec beaucoup d'ennui pendant les vacances, beaucoup de lecture, de musiques, de films et en même temps je fais partie de la génération qui a suivi la révolution du digital", souligne le créateur, que l'actrice Isabelle Huppert est venue féliciter après le défilé.
Outre Nemo, Bruno Sialelli revisite l'élégance décontractée des années 50-60 incarnée par les Swans, ces icônes de style de la jet-set baptisées ainsi par Truman Capote.
Les vestes-cocons, les tailleurs boules et manteaux kimono abondent et font référence à cette époque.
Côté homme, les looks sont casual avec quelques ensemble style pyjama et des T-shirts manches raglan aux imprimés sixties.
Les derniers passages empruntent au "mukesh", broderie ancestrale originaires d'Egypte, dont Jeanne Lanvin, la fondatrice de la maison, faisait collection.
Cette technique - des filets de lin sertis d'agrafes en or - n'est plus pratiquée en Egypte et la maison a dû avoir recours à des couturières en Inde qui usent de procédés similaires.