Plusieurs marques, comme Salvatore Ferragamo et N°21, qui avaient opté depuis plusieurs saisons pour des défilés mixtes pendant la Semaine femmes, ont décidé d'organiser de nouveau des défilés séparés et de revenir dans le calendrier hommes.
Au lieu de se terminer lundi soir, Milan prolongera ainsi les festivités jusqu'à mardi midi, avec en clôture le poids-lourd Gucci qui effectuera lui aussi son retour sur les podiums masculins.
La Camera della moda (Chambre de la mode italienne) avait "lutté ces dernières années" pour mobiliser les marques et faire retrouver à la Fashion Week sa durée initiale, perdue depuis juin 2017, a rappelé à la presse son président Carlo Capasa, en se félicitant de la tendance "à faire défiler de nouveau l'homme séparé de la femme".
"Les défilés séparés et la semaine plus longue témoignent du fait que le monde de l'habillement et des accessoires pour hommes est en pleine croissance", explique à l'AFP Stefania Saviolo, directrice du centre de la mode à l'université Bocconi à Milan, en rappelant que "traditionnellement, en terme de valeur, l'homme représentait environ un tiers du secteur, et la femme les deux tiers".
Conséquence: "il lui faut plus de visibilité", note-t-elle, en évoquant un secteur marqué par de nombreuses innovations, l'émergence et le développement de nouvelles marques, sur fond de "contamination forte entre l'habillement formel (qui est en recul) et informel", avec des incursions du street wear, sportswear, la mode des doudounes, des sneakers et de l'habillement technique.
Selon Euromonitor International, le chiffre d'affaires de la mode hommes a progressé de 4,5% en 2019 dans le monde, soit un peu plus que la mode femmes (+4,3%), avec une hausse de 2,9% en Europe occidentale (+2,1% pour les femmes). En ne considérant que le prêt-à-porter de luxe masculin, il a augmenté de 3,4% au niveau mondial.
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Au total, durant cette Fashion week milanaise, 77 collections pour l'automne-hiver 2020-2021 seront présentées dans le cadre du calendrier officiel, dont 26 via des défilés, contre 52 en janvier 2018 (dont 27 défilés).
Le coup d'envoi sera donné vendredi vers 19H00 (20H00 GMT) par Dsquared2, la marque des jumeaux canadiens Dean et Dann Catten qui fête ses 25 ans, suivi une heure trente plus tard par les silhouettes tout en élégance d'Ermenegildo Zegna.
Parmi les autres poids-lourds présents, les maisons italiennes Armani, Dolce e Gabbana (qui défile comme à son habitude hors calendrier), Fendi et Prada, qui effectue son retour après une escale à Shanghaï.
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Egalement de nouveau dans le calendrier: MSGM, qui avait défilé au Pitti à Florence en juin, ou Iceberg, après trois saisons à Londres.
A contre-tendance, Versace sera en revanche absent, ayant opté pour un défilé mixte en février lors de la Semaine femmes.
Concernant les nouveautés, cette Fashion week sera marquée par une collaboration inédite avec le British Fashion Council (BFC).
"Une partie de la London Fashion Week va venir à Milan", a expliqué Capasa, en évoquant une initiative "très innovante" qui montre "la force d'attraction de Milan en ce moment".
"C'est aussi un message que nous envoyons en plein Brexit: nous, en tant qu'entreprises de mode, voulons que nos pays continuent à collaborer", a-t-il affirmé.
Au programme: des "London Show Rooms", avec des designers émergents britanniques et italiens, une installation artistique et un défilé de A-Cold-Wall, marque du jeune créateur anglais Samuel Ross.