A l’entrée de Bab Sebta, unique porte d’accès au préside occupé, le décor est saisissant ce samedi 22 février. D’habitude grouillant de monde, l’endroit n’est désormais plus que l’ombre de ce qu’il a pu être et seule une dizaine de personnes tentent de passer la frontière.
Certains réussissent, d’autres, et ils sont nombreux, se font saisir leur marchandise par les agents de la douane marocaine.
C’est le calme plat à l’intérieur de Sebta, tout particulièrement dans le quartier Mderba, jadis véritable hub de la vente des produits de consommation courante, qui alimentent ensuite le circuit informel du marché marocain. La majorité des magasins et des commerces sont tout simplement fermés. La ville est paralysée.
«Tout le monde ici est sur le point de fermer boutique. Même les loyers des magasins s’en sont ressentis, et sont passés de 2.000 à 500 euros par mois. Et encore, personne n’en veut», témoigne ce commerçant. «C’est un coup dur, surtout que la vie est chère dans la ville et que les habitants n’ont pas d’autres alternatives», ajoute-t-il.
La même désolation se lit dans les grandes enseignes de supermarché, où sont posés sur les étals des produits dont plus personne ne veut. Les caisses sont abandonnées.
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De nombreux salariés ont déjà perdu leur emploi, explique notre correspondant sur place.
Pour ce chauffeur de taxi, l’impact de l’interdiction par le Maroc de l’importation des produits en contrebande de Sebta, «reste encore minime pour notre profession, mais le pire est à craindre à l’avenir».
«Une telle démarche peut être positive pour l’Etat, notamment en terme d’impôts, mais sur le plan social, les dégâts risquent d’être importants. Dans mon entourage, j’apprends déjà que certains ont commencé à vendre leurs meubles pour survivre», explique-t-il.