Les étals du marché aux poissons du préside occupé de Sebta ne sont pas très garnis mardi 11 février. Certains poissonniers espagnols ont même dû mettre la clé sous la porte, faute de marchandise. Et pour cause, les autorités marocaines ont décidé de restreindre le passage du poisson vers l’enclave espagnole, rapporte le site El Pueblo de Ceuta.
«Tous les poissons que nous mangeons ici à Sebta viennent du Maroc. C’est un problème, s’il n’y a pas de poisson, vous me direz ce que nous mangeons» a déclaré un poissonnier au site local.
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Cette restriction serait la conséquence de la décision prise par le Maroc d’effectuer des contrôles plus stricts sur les opérateurs qui fournissent les marchandises aux entreprises de Sebta. Selon des estimations approximatives, le volume de poisson entrant quotidiennement dans la ville atteignait 3 000 kilos, rapporte le site d’informations locales ceutaactualidad.com.
«Nous ne pouvons pas nous passer de poisson, nous sommes venus avec la voiture chargée et ils ne nous ont pas laissés entrer, ils nous ont renvoyés. Qui va parler pour nous, quelle solution allons-nous trouver, qu’est-ce que nous allons faire?», se lamente l’un des poissonniers touchés, Mohamed El Maimouni interrogé par Farotvceuta.
«S’il n’y a pas de produit à vendre, nous devrons fermer. On attend une solution ou nous devrons ramener le poisson de la péninsule. Mais si nous l’apportons de là-bas, déjà qu’il est cher, il deviendra encore plus cher», a indiqué Francisco Carrasco, un autre commerçant du marché aux poissons de Ceuta.
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La dernière livraison avait été effectuée, lundi 10 février à 11h, après que les pécheurs marocains qui fournissent le préside ont négocié un accord provisoire avec les autorités du royaume.
Désormais menacés de disparition, les poissonniers de Sebta sont assez pessimistes quant au dénouement de la situation. S’ils devaient se fournir en péninsule, la hausse des prix pourrait atteindre jusqu’à 20%.