Cette usine de montage du groupe Renault, la Somaca, historique au Maroc, a pu, entre-temps, rouvrir et progressivement reprendre le cours normal de son activité. Un dispositif sanitaire a été mis en place, conformément aux consignes imposées par les autorités.
Ces mesures suffiront-elles pour pouvoir affirmer que le risque de nouveaux cas de contamination à l’intérieur des usines Renault implantées dans le Royaume est complètement maîtrisé?
Moulay Hafid Elalamy, le ministre de l’Industrie, a d’abord tenu à corriger ce qu’il a qualifié d’«abus de langage dévastateur».
«Les tests de dépistage au sein de l’usine ont permis de découvrir certains cas asymptomatiques et on ne sait pas s’ils étaient contaminés chez eux, dans leur quartier ou bien auprès de leurs commerçants… Une usine n’est pas un foyer {de contamination, Ndlr}. C’est un lieu dans lequel on dépiste pour trouver des cas», a souligné MHE.
Sauf qu’au vu du nombre de cas détectés dans cette unité industrielle spécifiquement (au moins une centaine ont été positifs au Covid-19), il sera difficile d’imaginer que tous aient été contaminés en dehors de cette même usine.
Interrogé sur le déroulement de la reprise dans le secteur industriel, MHE affirme qu’il n’est pas question de prendre ce risque que la pandémie reprenne.
«Nous allons rester vigilants, jusqu’au moment où le ministre de la Santé nous dira que la pandémie n’existe plus… La reprise se fera dans le cadre des instructions royales, donnant la priorité à la santé et à la sécurité des Marocains».
En outre, le ministre de l’Industrie a applaudi le dispositif sanitaire préventif qui a été installé dans l’usine Somaca.
«C’est un modèle qui a inspiré la CGEM et que nous pouvons exhiber, de par la qualité des process et des mesures barrières déployées. Nous allons accompagner l’ensemble des usines pour redémarrer dans les meilleures conditions», a affirmé le ministre, rappelant l’appel du souverain au patronat marocain, en vue de déployer une action de dépistage massif auprès des employés du secteur privé.
Qu'en est-il des retombées des annonces faites la semaine dernière par le président français, Emmanuel Macron, soit la relocalisation de l’industrie des véhicules électriques, puis celles émanant du président de Renault Monde, Jean-Dominique Senard -qui a, quant à lui, évoqué une suspension du projet d’extension de l’usine Somaca?
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Le ministre de l’Industrie s'est voulu rassurant sur ces questions. Selon MHE, ces décisions ne remettent en cause, en aucun cas, les ambitions de l’industrie automobile au Maroc.
«Le groupe Renault a des difficultés au niveau mondial. Il est naturel qu’il puisse faire une pause pour "re-rationaliser" l’ensemble de ses points de production. Les usines de Somaca et de Tanger font partie du peloton de tête des usines du groupe Renault dans le monde, en termes de qualité et de productivité. Ce sont des usines résilientes, qui vont continuer à se développer dans les prochaines années, au fur et à mesure qu’évoluera la demande du marché», a-t-il précisé.
«L’industrie mondiale de l’automobile a été à l’arrêt. Aujourd'hui, les usines marocaines figurent parmi les premières unités qui ont redémarré. Nous n’avons aucune inquiétude. La stratégie marocaine du secteur automobile ne fait que se renforcer», a affirmé MHE, encore une fois rassurant quant à l'avenir de la branche de la construction automobile au Maroc.