Devant la gravité de la situation que traverse le tourisme au Maroc, qui représente 7% du PIB et qui emploie plus de 550.000 personnes parmi la population active, soit 5,5% de celle-ci, le CESE s'est auto-saisi, afin que ses membres proposent une série de pistes de réflexion, à même de sortir la filière du tourisme de l'impasse. L'aboutissement de cette réflexion conjointe des membres du CESE est un rapport remis au gouvernement.
Le tourisme, qui "constitue un pilier de l'économie nationale, a été le plus affecté par la crise. En 2020, les recettes touristiques qui devaient se chiffrer à 78 milliards de dirhams ont reculé de 63%", a d'emblée affirmé Ahmed Réda Chami, dans un entretien avec Le360, après la publication de ce rapport du CESE qu'il préside.
"C'est pour cette raison que le CESE propose au gouvernement une loi-cadre", a souligné Ahmed Réda Chami. Le principe de ce texte de loi, dite "d'orientation", est de définir, dans un contenu très général, les grands principes d'une réforme, dont les domaines d'application sont définis par des décrets et des textes d'application.
Lire aussi : Le CESE favorable à la création d'un fonds permanent pour faire face aux crises
La loi-cadre, préconisée par le CESE, explique son président, devra décrire "un programme et en fixer les objectifs et les engagements".
Dans ce diagnostic préliminaire contenu dans ce rapport, le CESE indique que le tourisme au Maroc traversait déjà des difficultés structurelles, avant la pandémie du Covid-19 et ses effets socio-économiques.
"La pandémie a aggravé ce problème", indique Ahmed Réda Chami, qui précise que cette procédure d’auto-saisine du CESE, qui a abouti à ce rapport, ne constitue qu’une contribution et "non une stratégie".
Pour Ahmed Réda Chami, qui s'appuie sur l'une des évaluations préliminaires formulées par le CESE, si certes, "le tourisme national s'est développé au point de devenir la première destination en Afrique et de forts investissements ont été consacrés pour la réalisation de diverses stations balnéaires", le rapport du CESE note toutefois "des points faibles, tels que l'absence de diversité de l'offre".
Lire aussi : Tourisme: plus de 300 MDH d’aides publiques à distribuer avant Ramadan
Aussi, le patron du CESE insiste sur le fait que le tourisme "doit s'appuyer sur des compétences et des ressources humaines qualifiées".
Axé sur six thématiques, dont celle liée à la promotion du tourisme national, ce rapport du CESE émet un certain nombre de recommandations, dont, selon Ahmed Réda Chami, la nécessité de promouvoir "le tourisme environnemental, le tourisme médical, le tourisme culturel".
En ce qui concerne le tourisme national, ce rapport propose de valoriser le "tourisme social et solidaire et développer les auberges de jeunes", et suggère aussi de développer des centres d'estivage ainsi que des offres "adéquates" pour les MRE.