Vague de chaleur: tension sur le réseau électrique

Le Conseil de l'ANRE a approuvé à l’unanimité, lundi 20 décembre 2021 à Rabat, le Code du réseau électrique national de transport (CRENT).

Durant le mois de juin exceptionnellement chaud, la consommation électrique du Maroc a atteint des sommets inédits. . DR

Revue de presseAlors que le Maroc a connu un mois de juin exceptionnellement chaud, sa consommation électrique a atteint des sommets inédits. Entre records de température et pics de demande énergétique, les chiffres témoignent de l’impact concret du dérèglement climatique sur le réseau national. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien L’Économiste.

Le 21/07/2025 à 20h02

Cette année, le mois de juin a été marqué par une chaleur exceptionnelle au Maroc, avec des records de température enregistrés dans plusieurs villes du Royaume. Selon les relevés de la Direction de la météorologie nationale, les températures ont largement dépassé les moyennes saisonnières, affichant une anomalie thermique nationale de +1,66 °C. Ce mois de juin 2025 se classe ainsi parmi les trois plus chauds depuis 1981, ce qui illustre concrètement les effets du dérèglement climatique sur le pays.

Cette vague de chaleur s’est traduite par une hausse significative de la demande en électricité, indique le quotidien L’Économiste dans son édition du mardi 22 juillet. C’est le cas s’agissant des opérateurs économiques, qui ont dû intensifier l’utilisation de systèmes de refroidissement dans leurs usines et leurs bureaux.

Les chiffres publiés par l’Office national de l’électricité et de l’eau potable, Branche Électricité (ONEE-BE), confirment cette tendance. Le 30 juin dernier, un pic de consommation de 7.960 mégawatts (MW) a été atteint à 21h30, établissant ainsi un record rarement égalé en matière de puissance maximale appelée (PMA) au cours des dix dernières années.

Pour mettre ce chiffre en perspective, il faut rappeler qu’en 2024, la PMA s’élevait à 7.560 MW, soit une augmentation modeste de 88 MW par rapport à 2023. «L’écart observé cette année est bien plus marquant puisque la différence entre la PMA de juin 2025 et celle de l’année précédente atteint 400 MW, un bond qualifié d’énorme et d’inattendu», explique L’Économiste. Et le plus inquiétant est que l’été n’est pas encore terminé.

Au Maroc, les pics de consommation électrique se produisent traditionnellement en été, contrairement à l’Europe et aux pays nordiques où les pointes surviennent plutôt en hiver. Or, à la mi-juillet, les températures peuvent encore grimper et accentuer davantage la demande. Le risque d’un nouveau record dans les prochaines semaines n’est donc pas à écarter.

Face à cette situation, certains experts cités par le quotidien rappellent que le contexte climatique actuel peut engendrer des surprises à tout moment de l’année. Le professeur Amine Bennouna, spécialiste des questions énergétiques, souligne que, «malgré la hausse exceptionnelle enregistrée, le système électrique national reste sous contrôle». Selon lui, la moyenne de l’augmentation annuelle de la PMA au Maroc est d’environ 250 MW depuis dix ans. L’écart constaté entre 2024 et 2023, qui n’était que de 88 MW, avait permis à l’ONEE-BE de disposer d’une marge de 162 MW. Après avoir absorbé les 150 MW supplémentaires enregistrés en juin 2025, il resterait donc une réserve de 12 MW. En d’autres termes, même si la PMA devait atteindre 7.972 MW cette année, le Maroc resterait dans les limites prévues par les projections. Selon Bennouna, «même une PMA de 8.100 MW ne poserait pas de problème majeur dans les conditions actuelles».

Le professeur a insisté cependant sur la vigilance à maintenir dans les jours à venir. Il rappelle que tant que l’été n’est pas terminé, un nouveau pic reste possible, probablement d’ici la fin du mois de juillet. Il estime toutefois que le risque d’un nouveau record en août est faible car, durant ce mois, une grande partie des unités industrielles et des entreprises ferment pour congé estival, ce qui réduit considérablement la consommation électrique. À partir de septembre, la baisse progressive des températures contribue également à alléger la demande, rendant peu probable un nouveau pic majeur d’ici la fin de l’année.

L’Économiste précise que l’électricité nette appelée (ENA) désigne la quantité d’énergie électrique injectée dans le réseau national pour répondre à la demande. Cette énergie correspond à la somme du solde net positif des importations et de la production nette locale, déduction faite des besoins propres à la production.

Les clients de l’ONEE-BE, qu’il s’agisse de clients indirects ou directs, participent à cette demande, notamment à travers les gros consommateurs industriels, les sociétés régionales multiservices en cours de mise en place, et les clients encore directement raccordés à l’ONEE-BE avant leur transfert aux nouvelles structures régionales.

Par La Rédaction
Le 21/07/2025 à 20h02