L’Emiatie marocaine pour l’industrie et la distribution (EMID), qui vient de lancer la commercialisation des cigarettes Next, serait dans le collimateur de la commission d’homologation du tabac. Selon L’Economiste de ce mardi 26 mai, cette commercialisation a en effet suscité une levée de boucliers. Next, produite par le géant américain Philip Morris et commercialisée à 15 DH, est ainsi officiellement classée dans la catégorie tabac brun, ce qui justifie son très bas prix. Or, le produit, qui vient d’être commercialisé à grands coups de campagnes publicitaires, serait plutôt un blend, entre le tabac brun et le tabac blond. Philip Morris aurait ainsi contrevenu aux règles de la commission d’homologation du tabac, fait remarquer le journal qui ajoute que des analyses de laboratoire sont en cours afin de déterminer la véritable composition des cigarettes Next, soupçonnées, d’ores et déjà, de contenir de fortes doses de tabac blond.
L’Economiste souligne que la commission d’homologation, composée des ministères du Commerce et de l’industrie, de la Santé, de l’Agriculture et des Finances, pourrait être interpellée pour mener sa propre enquête et réagir à cette situation. Il faut savoir que, pour l’introduction sur le marché marocain de Next, marque premium de tabac brun, le distributeur a choisi les régions du sud de Casablanca, de Kelaâ Sraghna, de Marrakech… Des zones où les consommateurs ont une préférence pour les cigarettes «low cost», précise le quotidien. La distribution de la nouvelle marque est d’ailleurs en train de se déployer progressivement sur tout le territoire. Mais pourquoi cette nouvelle marque crée-t-elle de si fortes tensions entre les distributeurs? L’Economiste répond à la question: vendre du tabac blond en le faisant passer pour du tabac brun revient à générer un manque à gagner en termes de recettes fiscales.
La taxation des deux variantes va en effet du simple au double. Toutefois, Philip Morris rejette toute accusation. «Le produit que nous commercialisons est conforme à ce qui a été homologué par la commission. Il s’agit bel et bien d’un tabac brun tel qu’autorisé», affirme le géant du tabac, cité par L’Economiste. Philip Morris rappelle d’ailleurs que la plupart des fabricants recourent à des mélanges de tabacs pour personnaliser leurs produits. Le quotidien, quant à lui, souligne que cette polémique ne manquera pas de s’intensifier à une semaine de la publication d’une nouvelle liste de cigarettes au Bulletin officiel, publication prévue par la loi début juin de chaque année. Une affaire à suivre, au vu de la concurrence de plus en plus rude et de la libéralisation du secteur.