L’annonce est solennelle et elle a été faite ce jeudi 23 mars devant l’Organisation des Nations unies. Une entreprise israélienne a lancé un projet d’aquaculture dans le Sahara marocain. C’est le ministre israélien de l’Innovation, de la science et de la technologie, Ofir Akunis, qui en a fait part à New York. «Une compagnie israélienne a lancé récemment un projet aquacole au Sahara marocain», a indiqué le ministre dans son discours lors de la session plénière de la Conférence des Nations unies sur l’eau (22-24 mars).
Le ministre israélien a souligné, à cette occasion, que ce genre de coopération a été rendu possible grâce aux Accords d’Abraham signés entre Israël et quatre pays arabes.
Si les détails de ce projet dans les provinces du sud du Royaume n’ont toujours pas filtré, d’autres avancent à grands pas. Il s’agit notamment de celui du groupe israélien AgriGo, qui, à travers sa filiale marocaine AquaGo, a signé, en février dernier, deux conventions pour la construction d’une écloserie de poissons marins à Tahaddart, dans le nord du Maroc, avec le ministère de l’Agriculture et de la pêche maritime ainsi que l’Agence nationale pour le développement de l’aquaculture. L’investissement est de l’ordre de 10 millions d’euros.
Ce sera la première écloserie marine commerciale au Maroc à proposer des alevins locaux de qualité supérieure de dorade, de bar et de maigre avec une capacité de production de 10 millions d’alevins par an. AquaGo prévoit d’augmenter sa capacité de production à 30 millions d’alevins après deux ans d’exploitation.
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Les points de rencontre entre le Maroc et Israël sur ce secteur ne manquent pas. Pour le Maroc, il s’agit de surmonter le retard en termes d’activités relatives à l’aquaculture, que ce soit la pisciculture ou la conchyliculture. Et l’aquaculture est la meilleure solution pour tous les pays afin de préserver les ressources marines. Contrairement à la Méditerranée, une côte globalement des plus polluées et comptant des espèces invasives, la côte atlantique marocaine, notamment au Sahara, est le meilleur lieu pour l’implantation de fermes piscicoles. Si le Maroc dispose de 3.500 km de littoral, Israël, qui n’a pas de grandes superficies marines, a la technologie. De quoi garantir le succès de la coopération maroco-israélienne dans le domaine de l’aquaculture.