Un conseil de gouvernement pour adopter des coupures budgétaires

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Revue de presseKiosque360. Cette mesure intervient dans le cadre de la gestion des effets de la pandémie du coronavirus et ses conséquences sur le plan sanitaire, mais également dans les domaines économique et financier.

Le 05/04/2020 à 17h46

Réunion exceptionnelle, ce lundi, du conseil de gouvernement à Rabat. Et pour cause. L’Exécutif va procéder, ce jour, à une coupe budgétaire dans les dépenses, tout en s’endettant en devise un peu plus que prévu, rapporte Aujourd’hui le Maroc dans son édition du 6 avril.

En effet, le gouvernement compte adopter un projet de décret-loi, avec deux principaux objectifs. Le premier concerne la suspension des engagements de dépenses ouverts au niveau du budget général de l’Etat, de celui des Etablissements et entreprises publics (EEP) et des Comptes spéciaux du Trésor (CST). Le deuxième objectif concerne le déplafonnement des montant des emprunts extérieurs qui étaient fixés à 31 milliards de dirhams dans le cadre de la loi de Finances actuellement en vigueur. Cette mesure intervient dans le cadre de la gestion des effets de la pandémie du coronavirus et ses conséquences sur le plan sanitaire, mais également dans les domaines économique et financier.

Ainsi, l’impact va se faire sentir, au cours des prochains mois, sur les dépenses dans les domaines de la santé et la sécurité, ainsi que sur les produits des impôts, transferts MRE et opérations d’export. Dans le détail, l’Exécutif va suspendre tous les engagements de dépenses excepté les salaires des fonctionnaires, les dépenses liées à la santé et à la sécurité et les dépenses en rapport avec la gestion de la pandémie. D’autres dépenses ne sont pas concernées, à savoir celles relatives aux charges locatives, d’eau, d’électricité et de télécommunications, en plus de celles liées à la compensation et bourses d’études. Les dépenses relatives au Fonds d’appui à la cohésion sociale et les dépenses de fonctionnement et d’investissement importantes à caractère urgent, dont la liste sera fixée par le ministre des Finances et l’ordonnateur concerné, figurent également dans la liste des exceptions.

Il faut préciser qu’il s’agit du troisième décret-loi adopté par le gouvernement en moins d’un mois, le premier étant celui en rapport avec l’état d’urgence sanitaire. Ces textes, qui ont un caractère exceptionnel, sont prévus par la Constitution du pays. A ce propos, l’article 81 de la loi fondamentale du pays stipule que «le gouvernement peut prendre, dans l’intervalle des sessions, avec l’accord des commissions concernées des deux Chambres, des décrets-lois qui doivent être, au cours de la session ordinaire suivante du Parlement, soumis à la ratification de celui-ci. Le projet de décret-loi est déposé sur le bureau de la Chambre des représentants. Il est examiné successivement par les commissions concernées des deux Chambres en vue de parvenir à une décision commune dans un délai de six jours. A défaut, la décision est prise par la commission concernée de la Chambre des représentants».

Par Fayçal Ismaili
Le 05/04/2020 à 17h46