Circulez, il y a rien à voir! C’est un peu le message que le ministre du Tourisme, Mohamed Sajid, tente de véhiculer au lendemain de la polémique autour des conditions d’attribution du marché de la révision de la Vision 2020 par Lamia Boutaleb, secrétaire d’État chargée du secteur, à Hassan Belkhayat, patron du cabinet Southbridge. C’est la première sortie officielle de Sajid sur le sujet, depuis la révélation de cette affaire. "Nous pensons que cette polémique n’a pas lieu d’être, dans la mesure où aucun contrat n’a été signé avec un quelconque prestataire", a-t-il expliqué au quotidien L’Économiste, qui rapporte ses propos dans son édition de ce lundi 11 septembre. Le ministre précise également qu’«il n’y a eu aucun marché attribué par le ministère à un quelconque cabinet sur le sujet évoqué" (NDLR: L’affaire Belkhayat/ Boutaleb).
Pour rappel, Lamia Boutaleb, secrétaire d’État auprès du ministre du Tourisme, et Hassan Belkhayat, patron de la société de conseil Southbridge A&I, étaient sur le point de conclure un accord pesant 13 millions de dirhams pour la révision de la stratégie touristique 2020, avait rapporté le journal Akhbar Al Yaoum, la semaine dernière.
Sortie inéditeL’information avait été par ailleurs révélée, jeudi 31 août dernier, par Maghreb Confidentiel qui avait fait état de l’attribution, par le département du Tourisme, d’un contrat à la société de conseil "Southbridge A&I", créée il y a quelques mois par Hassan Belkhayat, pour la réalisation de l’étude relative à la révision de la stratégie touristique. Hassan Belkhayat est également un parent de l’ex-ministre et businessman Moncef Belkhayat.
"Nous avons la ferme volonté de poursuivre notre démarche mobilisatrice dans la sérénité, et bien évidemment dans le respect des règles et des procédures en vigueur, afin de permettre à ce secteur de disposer de l’ensemble des outils nécessaires à sa relance", a encore tenu à préciser le ministre au journal.
Réajustement Toujours concernant la Vision 2020, Mohamed Sajid explique qu’il n’a jamais été question de remettre en cause de cette stratégie. Mais "nous savons tous que depuis l’adoption de la stratégie du secteur en 2010, la mise en oeuvre de cette vision s’est heurtée à plusieurs contraintes et à un contexte international compliqué, sans compter les bouleversements intrinsèques au secteur qui ont affecté les modes de consommation et les tendances au niveau des produits", admet-il cependant. Pour le ministre, il s’agit plutôt d’identifier les points de rupture et de mettre en place un plan pragmatique et réaliste pour relancer le secteur par la dynamisation des investissements touristiques, la densification de la connectivité aérienne, la mise à niveau de la gouvernance du secteur et le développement du capital humain.
L’ambition affichée du département du tourisme est de redonner à ce secteur la place qui lui revient dans le développement économique et social au sein du pays.