Les professionnels du tourisme, notamment les hôteliers, sont moins inquiets sur leur devenir qu’ils l’étaient il y a à peine une semaine. L’État a pris la décision d’apporter son aide à tous les secteurs fortement impactés par la crise du Covid-19 et le tourisme figure en haut de la liste. «Il devra en principe recevoir cette semaine même la copie validée de son plan de relance», apprend-on auprès d’une source au sein du ministère du Tourisme, de l'artisanat, du transport aérien et de l'économie sociale.
Malgré cela, les hôteliers rechignent à rouvrir leurs portes, faute notamment de moyens financiers. «Près de 90% des hôtels sont toujours fermés, les professionnels ne disposant pas de moyens suffisants pour se lancer», souligne Abdellatif Kabbaj, président de la Confédération nationale du tourisme.
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Ces professionnels attendent l’appui financier de l’État pour pouvoir redémarrer leurs activités. Faute de quoi, ils risquent de ne pas rouvrir et de ne pas pouvoir reprendre quelque 500.000 salariés encore en chômage technique.
Une bombe sociale que le gouvernement s’active à désamorcer en priorité, cette semaine. «Les choses vont maintenant pouvoir aller très vite, après l’adoption de la loi de finances rectificative», nous confie notre source.
Deux rendez-vous décisifs sont programmés cette semaine pour valider le plan de relance du secteur. Un Conseil de gouvernement et une réunion du Conseil de veille économique devront en effet s’y pencher d’ici jeudi prochain. L’enjeu est de taille. D'autant qu'il y a un demi-million de salariés qui se retrouvent aujourd’hui sans revenus après la suspension, fin juin dernier, du versement de l’indemnité de la CNSS.
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Les demandes faites par le secteur, rappelons-le, concernent en premier lieu la prise en charge par l’État d’un tiers des salaires, l’exonération de l’impôt général sur le revenu pendant au moins 6 mois et l’autorisation d’abaisser les salaires d’un tiers. En second lieu, il s’agit d’adapter les conditions du Crédit Relance aux spécificités du secteur, notamment le déplafonnement du montant des crédits, limité à un mois et demi du chiffre d’affaires de l’année 2019 pour les entreprises.
Pour ce dernier volet, «deux réunions ont été tenues avec le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM) portant sur un produit de financement de la relance, taillé sur mesure pour le secteur. Les discussions ont été concluantes. Nous attendons leur retour», note Abdellatif Kabbaj.
Les professionnels se disent dépassés par les événements. Ils attendent de voir ce que leur apportera l’État avant de se retrousser les manches. Il y a de ce fait à peine 10% d’hôtels ouverts à moins de 60 jours de la fin de la saison estivale. Le touriste interne, présenté comme une alternative de relance du secteur, devra lui aussi a priori attendre.