Tourisme: Kabbaj et Zemrani à la tête de la confédération

Abdellatif Kabbaj et Ali Ghannam

Abdellatif Kabbaj et Ali Ghannam . Brahim Taougar le360

Les professionnels du tourisme tenaient leur assemblée générale ce mardi et ont renouvelé la présidence. Face au maigre bilan du bureau sortant, les nouveaux élus Abdelatif Kabbaj et Fouzi Zemrani ont du pain sur la planche.

Le 24/12/2014 à 08h16

Elu ce mardi 22 décembre à la tête de la Confédération nationale du tourisme (CNT), le duo Kabbaj-Zemrani ne devrait pas chômer pour les trois années à venir. Ils ont recueilli plus de 87% des voix devant voter et 100% de celles qui se sont prononcées. C’est dire que leurs confrères, composés de toute la profession des voyagistes, hôteliers, loueurs de véhicules, tours opérateurs ou restaurateurs, font entièrement confiance à la nouvelle équipe. Cette confiance n’a d’égal que le défi qui attend Abdellatif Kabbaj, président du groupe Kenzi Hotels et Fouzi Zemrani, président de Z-Tours.Car, de l’avis des membres de la CNT, le bilan du bureau sortant est relativement maigre. Beaucoup de choses restent à faire, notamment concernant les chantiers du plan-azur. Abdelatif Kabbaj semble en être conscient. "Notre premier objectif est justement de mettre en œuvre les engagements pris par le secteur privé dans le cadre du contrat-programme Vision 2020".

Un plan Azur qui n’avance pasCe qu’Abdelatif Kabbaj et Fouzi Zemrani disent à demi-mots, c’est que les stations balnéaires sont en panne. "Nous avons voulu aller trop vite en lançant cinq stations balnéaires d’un coup", dira l’un de leurs vice-présidents Tarik Dblilij, également président de la Fédération des Loueurs d’Automobiles sans chauffeur (Flascam). Ce dernier était également dans l’ancien bureau et est donc bien placé pour rappeler pourquoi rien n’a été fait durant ces trois dernières années, ou presque. En 2011, "nous avons d’abord eu droit au printemps arabe, ensuite à l’attentat du café Argana et, enfin, les nombreux changements au niveau politique ne nous ont pas permis de travailler sereinement", s’amende celui qui était également vice-président aux côtés d’Ali Ghannam, le président sortant de la CNT.

"Le tourisme n’est plus prioritaire"Par ailleurs, il y a une réalité à laquelle font face les professionnels du tourisme. Ils ont le sentiment, justifié par ailleurs, que leur secteur n’est plus à la tête des priorités du gouvernement. Accusent-t-ils le gouvernement d’Abdelilah Benkirane de négliger le tourisme? Les professionnels du tourisme sont à un doigt de tirer à boulets rouges sur leurs partenaires du gouvernement, même s’ils reconnaissent leur part de responsabilité.Quoi qu’il en soit, désormais, il faut faire avancer les choses en s’attaquant frontalement au problème du balnéaire. Le nouveau bureau de la CNT veut "dynamiser trois stations: celles de Saïdia, de Taghazout et une troisième à déterminer". Il pourrait s’agir d’Essaouira ou de Luxus.Sauf que ce ne sera pas facile, avec un taux de remplissage de 50% toutes destinations confondues. Or, pour être rentable, le tourisme national devra atteindre un taux de 70%, ce qui signifie qu’il faudra augmenter le nombre de touristes de 40%. Du coup, la question que doit se poser la CNT est de savoir comment faire pour porter le nombre de touristes de 10 à 14 millions en l’espace de trois ans.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 24/12/2014 à 08h16