763 milliards de dirhams, c’est l’encours des crédits accordés par les banques marocaines en 2014, soit une timide progression de 2,2%. En total déphasage avec les prévisions de Bank Al-Maghrib (BAM), qui s’attendait à une croissance de 4,5%. Selon le quotidien l’Economiste du 3 février, ce chiffre pourrait être moins important (1,7% seulement) si on n’intégrait pas les 3,4 milliards réalisés par BMCI Conso avant qu’elle soit absorbée par sa maison mère.
La banque centrale justifie cette décélération, d’une part, par la baisse des crédits à caractère financier qui a décroché de 13,1 milliards contre une augmentation de 13,5 milliards une année plus tôt. D’autre part, les crédits à l’équipement qui n’avancent que de 3,7% accompagnée de l’augmentation des emprunts à court terme de 3,1%. Cela illustre parfaitement l’asphyxie que vivent les trésoreries des entreprises surtout chez les industries manufacturières, les commerces, les réparateurs automobiles et le BTP. En outre, les mauvais payeurs sévissent toujours, les créances en souffrance affichent 29 milliards de dirhams, soit 6 milliards de plus qu’en 2013. Quant aux ménages, la situation paraît meilleure, et enregistre 7,6% de croissance. En revanche, les établissements bancaires affichent leurs craintes vis-à-vis de cette clientèle, dont les défaillances peuvent impacter la croissance des crédits. En 2014, ils ont atteint 22,5 milliards de dirhams d’impayés, en hausse de 14% par rapport à une année auparavant.
Il faut rappeler que, la BAM a, au cours de l’année 2014, procédé 2 fois à la baisse du taux directeur dans l’optique de relancer l’octroi des crédits. Cela dit, l’Economiste estime que rien n’est garanti et il faut que les banques adhèrent à cette volonté.
