Dans son édition du 3 mai, Les Ecos consacre un article à la synthèse d'une récente étude du Conseil national du commerce extérieur (CNCE) qui fait la lumière sur la situation des exportations de textile, particulièrement vers le marché américain.Selon ce rapport, les opérateurs du secteur n'ont pas su tirer profit du traitement préférentiel encourageant, négocié dans le cadre de l'accord de libre-échange conclu avec les Etats-Unis en 2006.
En effet, l'étude démontre que ces avantages n'ont pas été pleinement exploités par l'industrie marocaine. Une première lecture des résultats du commerce avec les USA permet de faire ressortir une importante croissance de 5,1% sur le marché US, contre moins de 0,2% pour toutes les autres destinations confondues. Toutefois, les Etats-Unis absorbent moins de 2% de l'offre marocaine du secteur du textile et vêtement, et les parts de marché y demeurent insignifiantes. Le constat est sans appel: les flexibilités prévues dans l'accord de libre-échange entré en vigueur en 2006 ont été faiblement exploitées. Même le mécanisme dérogeant aux règles d'origine spécifique, à hauteur d'un contingent annuel initial de 30 millions de mètres carrés, n'a été que faiblement utilisé au cours de la décennie.
Les textiliens marocains ont ainsi sous-exploité ce régime préférentiel. A titre d'exemple, le métrage consommé au cours des 4 premières années de l'accord (2006-2009) est de 13,8 millions de mètres carrés sur un volume cumulé global de 120 millions de mètres carrés. Ce qui représente environ 11,5% du contingent octroyé. Ce taux d'utilisation est passé ensuite de 7% en 2010 à 22% en 2012. L'exploitation du contingent global s'est établie à 9% seulement en 2014.
