Performant à l'export, malmené sur son marché local, le secteur du textile vit une terrible contradiction relève Les Ecos, dans son édition du 8 décembre. Pour contrer la déferlante, l'AMITH prépare sa riposte et devrait bientôt monter un dossier pour une plainte à l'encontre des importations turques. Pour l'instant, l'idée est toujours à d'étude, mais l'AMITH ne “s'interdit rien” et assure disposer de preuves attestant de pratiques déloyales. En attendant, la Turquie jouit d'aides publiques robustes et ses exportations sont mieux accompagnées.
La Turquie n'est pas le seul concurrent. Il y a aussi le Bangladesh ou le Vietnam et les enseignes européennes low cost. Mais le textile turc est le plus redoutable. Avec environ 60.000 entreprises employant près de deux millions de personnes, ce secteur occupe une place centrale dans l'économie turque. Le pays exporte plus de 60% de sa production, ce qui en fait le 5e exportateur.
Ce qui n'empêche pas l'AMITH de faire du marché local une des priorités de l'année 2017, en rendant accessible le marché local aux industriels marocains et en réduisant la contrebande. L'industrie craint, en effet, des pertes d'emplois, de plus en plus importantes à cause de la vulnérabilité de l'informel. Enfin, les perspectives sur le marché européen s'annoncent prometteuses. “Grâce à la dynamique enclenchée par les écosystèmes industriels textiles, le secteur devrait pouvoir continuer à progresser à l'export”. Mais, pour cela, il faudra attendre la formation du prochain gouvernement afin d'actionner les leviers prévus par le Plan d'accélération industrielle.