Depuis l’annonce par la Banque centrale de la réduction du taux directeur de 25 points de base, les spéculations vont bon train quant à l’impact que pourrait avoir, ou non, cette baisse sur le marché des crédits.
Certes, l’expérience des précédentes révisions du taux directeur avait démontré qu’il fallait, parfois, attendre plusieurs mois avant que cela ne se répercute réellement sur le secteur du crédit, et particulièrement sur les taux appliqués par les banques. Et encore, la baisse de ces dernières est souvent due à la conjugaison de plusieurs facteurs que la baisse du taux directeur ne fait qu'amorcer.
Cependant, cette fois-ci, il semblerait que les premières conséquences commencent déjà à se faire ressentir dans le milieu bancaire. Selon des informations obtenues auprès des commerciaux au sein de grands établissements de crédit à Casablanca, dès le lendemain de l’annonce de la révision à la baisse du taux directeur, les clients «entreprises» n’ont pas tardé à réagir pour demander à bénéficier de cette baisse.
«Dès le lendemain, nous avons commencé à avoir des demandes de clients réclamant soit une renégociation de financements obtenus auparavant, soit carrément pour rembourser leurs crédits par anticipation», témoigne une source bancaire.
Ces clients semblent en effet anticiper les baisses de taux d’intérêt qui sont censés intervenir plus tard dans l’année.
Dans le contexte actuel, il est difficile pour la banque de ne pas suivre les requêtes de la clientèle, particulièrement celle qui présente une bonne signature (ndlr : comprendre un bon client solvable). «Pour le cas des demandes de remboursement par anticipation, elles émanent surtout de clients qui sont parvenus à négocier des taux plus avantageux avec d’autres banques, en faisant valoir la baisse du taux directeur», ajoute notre source.
Avec la nouvelle baisse, certaines banques n’ont pas hésité à en faire une occasion pour recruter de nouveaux clients, en proposant des formules où même avec un remboursement anticipé du premier crédit contracté chez un concurrent, le client reste avantagé par les nouveaux taux proposés.