Avant même son entrée en vigueur, la loi sur le tabac noir crée déjà des tensions. Dans son édition du jour, L’Economiste rapporte qu’Emid, le distributeur des marques de Philip Morris (Marlboro, L&M, Chesterfield, Next…) s’est vu refuser, il y a à peine quelques jours, par le ministère des Affaires générales, la réception d’un container déjà dédouané.La loi, qui délimite à 80% la proportion de tabac brun dans une cigarette, suscite la polémique, deux marques de cigarettes déjà homologuées comme étant à base de tabac noir et vendues respectivement à 12 et 15 DH ayant été requalifiées, sur ordre du ministère, avant d’être commercialisées à 20,50 DH.
Profitant du contexte, Emid a voulu se positionner sur le «créneau». Or, autoriser la marque Basic d’Emid à 12 DH, c’est lui accorder «une part de marché enlevée à la Société marocaine des tabacs (SMT)».C'est pourquoi un lot de cigarettes Basic est bloqué depuis un mois. Et ça tombe mal pour Emid qui compte relancer son projet d’usine. Le groupe émirati a ainsi annoncé qu’il était sur le point d’acquérir plus de 60.000 m2 de terrain dans la plateforme industrielle de Tanger Med, suite à une "décision favorable de la commission de Tanger Automotive City".Si les opérateurs semblent sceptiques quant à la relance de ce projet, étant donné le blocage de la marque Basic, le journal maintient que l’usine sera bel et bien réalisée.
Il est par ailleurs à noter que les distributeurs de tabac n’ont plus que quelques jours pour déposer leur demande d’homologation de nouvelles marques de cigarettes auprès de la commission dédiée. La date limite est fixée au vendredi 31 mars. Or, avec la nouvelle norme, les opérateurs disent manquer de visibilité pour lancer de nouveaux investissements.