Stellantis l'a révélé de façon incidente, dans un communiqué annonçant pour début 2023 la création d'un «forum sur la liberté de mouvement», présenté comme une réunion annuelle, avec un conseil consultatif d'experts incluant «des fournisseurs de mobilité et de technologies, des universitaires, des politiciens, et des scientifiques».
L'ACEA, organisation de lobbying très active à Bruxelles, comprend les 16 grands constructeurs basés en Europe, de Volkswagen à Renault, Volvo et Toyota.
L'association était fermement opposée au projet de la Commission européenne, approuvé la semaine dernière par le Parlement, d'interdire à partir de 2035 la vente de voitures neuves à moteur à combustion, le jugeant non «rationnel». Elle voulait en particulier laisser vivre les voitures hybrides, qui ont un moteur thermique et un moteur électrique.
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Le nouveau forum créé par Stellantis sera «basé sur des faits», une formulation proche de celle employée dans le domaine climatique où l'on parle de politiques ou de stratégies «basées sur la science».
«Dans le cadre de cette initiative, Stellantis annonce qu’elle cessera d’être membre de l’Association des constructeurs automobiles européens (ACEA) d’ici la fin de cette année», écrit donc le groupe, sans expliciter les raisons de ce départ. Tout juste dit-il vouloir accomplir une transition du lobbying vers «une interaction plus directe avec les citoyens et les parties prenantes».
Son patron, Carlos Tavares, déclare vouloir développer «une approche à 360 degrés efficace, globale et inclusive impliquant tous ceux qui souhaitent contribuer à la construction d'une mobilité durable».
Stellantis anticipe depuis des mois le virage électrique, et a déjà annoncé, comme plusieurs de ses concurrents européens, qu'il vendrait 100% de véhicules électriques en Europe à horizon 2030.