Fondé il y a trente ans à Casablanca, le groupe Hightech Payment Systems (HPS) s’est imposé comme une référence mondiale dans le domaine des solutions monétiques.
Avec 500 banques clientes dans 96 pays, la multinationale marocaine ne cesse d’étendre son influence, ayant notamment racheté en 2024 l’irlandais CR2, spécialiste des logiciels de paiement. D’ici 2027, HPS envisage d’ajouter une fintech axée sur l’intelligence artificielle à son portefeuille pour soutenir sa croissance.
Après un chiffre d’affaires de 1,26 milliard de dirhams en 2024 (119 millions d’euros), HPS ambitionne de tripler ses revenus en cinq ans grâce à son plan stratégique AccelR8.
Dans un entretien accordé au magazine Jeune Afrique, Mohamed Horani, président du groupe, insiste sur les piliers de cette réussite.
«Nous sommes devenus très visibles sur le marché des solutions de paiement avec quelque 500 banques clientes dans 96 pays répartis sur tous les continents. Nous sommes fiers aussi de compter, parmi nos références, onze banques qui font partie du top 100 mondial [dont HSBC et Crédit Agricole]», a-t-on lu.
La concurrence est féroce dans le secteur, mais HPS se distingue par sa technologie et sa R&D.
«Nous disposons également d’une organisation agile qui nous permet de nous adapter à toutes les contraintes de nos clients. Dans un monde de plus en plus marqué par l’incertitude, il faut être capable de faire face à n’importe quelle situation», a souligné Horani, auprès de Jeune Afrique.
Le groupe consacre ainsi 14 à 16% de ses revenus annuels à la recherche et développement.
L’Afrique occupe une place stratégique dans la vision du groupe, représentant 35% du chiffre d’affaires. «Le potentiel du continent est considérable. Étant nous-mêmes africains, nous connaissons les problématiques locales mieux que nos concurrents internationaux. L’esprit de notre intervention s’inspire d’ailleurs de la vision de Sa Majesté le roi Mohammed VI, pour qui ‘l’Afrique doit faire confiance à l’Afrique’. Nous avons l’obligation d’être à la hauteur de cette confiance», a expliqué le président d’HPS.
Selon Horani, le succès de HPS repose sur plusieurs facteurs: la confiance du marché local, un écosystème financier solide et le soutien à l’innovation.
«Tous les pays du continent devraient avoir des écosystèmes de financements suffisamment riches pour répondre aux besoins d’une entreprise en fonction de son niveau de développement. Car, de la création à son développement à l’international, une société a besoin de plusieurs types de financement», a-t-il précisé.
La gouvernance est également un pilier du succès du groupe. «Notre gouvernance est un cas d’école. D’abord en raison de sa transparence mais aussi pour la diversité de son conseil d’administration, qui compte six membres indépendants sur un total de dix. Ces administrateurs indépendants sont donc capables de casser une décision et nous estimons que, s’ils le font, c’est qu’ils doivent avoir raison et que c’est, in fine, dans notre intérêt», a indiqué Horani.
L’IA représente un enjeu majeur pour HPS, souligne Jeune Afrique.
«Nous avons déjà intégré une bonne partie de cette technologie dans nos solutions à plusieurs niveaux. Dans notre production, nous ne sommes plus obligés d’écrire un programme de A à Z, l’IA étant capable d’en générer 80 %, voire la totalité. Elle permet aussi de gérer des fonctions plus classiques, comme les réunions, les comptes rendus, la documentation…».
Elle est également utilisée pour optimiser des services bancaires critiques, comme le scoring ou le fonctionnement du switch national: «si ce système s’arrête, c’est tout le pays qui marque le pas. Or, cela ne doit pas se produire. En ce sens, il faut utiliser l’intelligence artificielle comme outil d’automatisation pour dépendre le moins possible des humains. Cela permet d’améliorer l’efficacité, la fiabilité et la disponibilité de notre réseau».











