Au Maroc, et ce n’est désormais un secret pour personne, l’eau se fait rare et la tendance va en s’aggravant. Le volume annuel d’eau douce par habitant dans le pays est de 500 mètres cubes à peine alors que la norme est de 1.000 m3/an/habitant. Pire, une baisse de 80% des ressources en eau est prévue d’ici 25 ans.
D’autres pays ont été confrontés à ce problème et l’ont surmonté, analyse le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du 7 novembre. C’est le cas, notamment, d’Israël qui, il y a 70 ans, était confronté au même stress hydrique qui frappe aujourd’hui le Maroc. «Israël a tout misé sur l’innovation. Aujourd’hui, le pays dessalinise près de six cents millions de mètres cubes d’eau par an, dans cinq usines de dessalement, et couvre 70% de ses besoins en eau potable. L’eau de mer dessalée constitue 39% des ressources à usage domestique. Un taux qui sera porté à 45% en 2030 et à 61% en 2050», selon l’Autorité gouvernementale de l’eau et de l’assainissement citée par le journal.
Deux usines supplémentaires sont en travaux afin d’atteindre neuf cents millions de mètres cubes par an d’ici 2030. Israël traite plus de 90% de ses eaux usées, dont 87% sont recyclées dans l’irrigation. Le pays a également érigé en priorité la lutte contre toute forme de gaspillage, en encourageant, notamment, les systèmes de filtration avancée, la détection précoce des fuites d’eau, les systèmes de collecte et de traitement des eaux de pluie, la sécurité de l’eau et les technologies de villes intelligentes et durables. «Le pays a également misé sur une agriculture moderne et optimisée, basée sur le système du goutte à goutte», noe le journal.
Il est ainsi évident que le leader mondial de la réutilisation des eaux traitées peut servir d’exemple au Maroc où seulement 4% des eaux épurées sont réutilisées et 80% de l’eau disponible est destinée à l’agriculture, avec des pertes estimées à 40%.
Tous les espoirs reposent sur le Plan national à l’horizon 2035, qui nécessitera un investissement global de 70 milliards de dirhams en vue, notamment, de l’installation de 12 nouvelles stations de dessalement d’eau de mer et de 20 grands barrages, en plus du renforcement des installations actuelles et de l’édification de nouvelles infrastructures d’envergure.