Le cloud pèse 500 milliards de dollars à l’échelle mondiale. «Une véritable économie qui ne devrait pas laisser le Maroc indifférent», indique le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du vendredi 17 février, citant des intervenants qui ont participé à une table ronde organisée par la rédaction du journal.
Pour eux, le Royaume gagnerait à mieux se positionner en tant que hub continental et régional pour prendre la part du «gâteau» qui lui revient. Hicham Chiguer, président de l’Association des utilisateurs des systèmes d’information au Maroc (AUSIM), en est convaincu. «Plus on développe l’écosystème local autour de la protection des données, plus le Maroc se hisse en tant que hub régional dans cette économie qui est porteuse».
Reste maintenant à mettre en place une vraie stratégie globale, selon Zouheir Lakhdissi, tech-entrepreneur et digital consultant, sachant que 99% des données produites au Maroc sont détenues par des GAFAMs. «Or, le pouvoir d’un pays dépend de la data qu’il possède et de l’intelligence artificielle (IA) qu’il construit dessus, car, affirme le consultant, celui qui possède l’IA domine le monde», lit-on.
«Le sujet du cloud doit être appréhendé au même niveau que les questions de défense et de sécurité», poursuit l’intervenant pour qui l’économie du cloud peut avoir des impacts équivalents à ceux du secteur bancaire dans l’économie nationale.
Malheureusement, regrette-il, cette question n’est pas suffisamment prise en compte au Maroc. Ce qui pose un débat sur la souveraineté numérique du Royaume. Beaucoup plus nuancée, Imane Najari, directrice cloud et cybersécurité chez Inwi, n’est pas du même avis. Selon elle, le Maroc dispose d’infrastructures certifiées aux normes les plus strictes en termes de sécurité et de disponibilité, ajoutant que le pays a mis la souveraineté nationale au cœur de sa stratégie.
En effet, plusieurs cadres juridiques et réglementaires se sont développés au Maroc ces dernières années, notamment la loi 09-08 relative à la protection des données à caractère personnel. Il faut noter qu’en 2020, l’arsenal juridique national a été enrichi par la promulgation de la loi n° 05-20 relative à la cybersécurité.
Cette loi, souligne l’Administration de la défense nationale, prévoit un ensemble de mesures de sécurité de nature organisationnelle et technique qui sont destinées à accroître les capacités nationales dans le domaine de la cybersécurité, à accompagner la transition numérique du Royaume et à coordonner l’action de prévention et de protection contre les attaques et incidents de cybersécurité.