Sidi Ould Tah prend les rênes de la BAD avec une vision ambitieuse pour l’Afrique

Sidi Ould Tah, nouveau président de la Banque africaine de développement (BAD).

Revue de presseSidi Ould Tah a officiellement pris ses fonctions, lundi dernier, au siège de la Banque africaine de développement (BAD) à Abidjan, en Côte d’Ivoire, devenant ainsi le 9ᵉ président de l’institution. Sa nomination marque le début d’une nouvelle ère pour la BAD, centrée sur la transformation économique et sociale du continent africain. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien L’Economiste.

Le 03/09/2025 à 20h41

La stratégie décennale élaborée par Sidi Ould Tah repose sur trois axes principaux: réformer l’architecture financière africaine, transformer les dividendes démographiques en moteur de croissance, et valoriser les ressources naturelles à travers l’industrialisation, écrit le quotidien L’Economiste dans son édition du jeudi 4 septembre. Selon lui, ces orientations sont essentielles pour répondre aux défis majeurs auxquels l’Afrique est confrontée, notamment la baisse de l’aide publique au développement, la montée des dettes souveraines et les effets croissants des changements climatiques. «Il est urgent de revisiter notre plan d’investissement et de changer de paradigme», a souligné le président, insistant sur l’importance de multiplier les partenariats avec d’autres institutions financières, nationales et internationales. «Les partenariats sont essentiels. Ensemble, nous pouvons mobiliser les ressources nécessaires pour le développement de l’Afrique et bâtir une nouvelle architecture financière africaine», a-t-il ajouté.

En tant que principal instrument financier du continent, la BAD joue un rôle central dans le financement des projets de développement à fort impact économique et social. Elle collabore déjà avec de nombreuses institutions multilatérales telles que le Groupe de la Banque mondiale (BIRD, IDA, IFC, MIGA, CIRDI), la Banque islamique de développement (BID), la Banque européenne d’investissement (BEI) et le Fonds Africa50, créé par la BAD pour le financement des infrastructures.

Elle entretient également des partenariats avec des institutions bilatérales et régionales, comme l’Agence française de développement (AFD), la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) ou encore le Fonds africain de développement (FAD), le bras concessionnel du Groupe BAD. Des organisations internationales comme l’Organisation internationale du travail (OIT) et des entreprises privées, telles que le Groupe OCP, complètent ce réseau de partenaires stratégiques. Ces collaborations permettent à la BAD de jouer un rôle de catalyseur dans la mobilisation de financements massifs, en partageant les risques avec d’autres banques de développement et en élargissant son impact sur le continent.

Sous la direction de Sidi Ould Tah, la BAD a déjà lancé ou cofinancé plusieurs initiatives majeures. Avec le Groupe de la Banque mondiale, elle pilote «Mission 300», visant à fournir un accès à l’électricité à 300 millions d’Africains d’ici 2030, nécessitant un financement total estimé à 90 milliards de dollars, souligne L’Economiste. Début 2025, plus de 50 milliards de dollars avaient déjà été engagés lors d’un sommet conjoint avec l’Union africaine.

Par ailleurs, l’Alliance pour l’accès à l’économie numérique (MADE) vise à étendre la connectivité numérique à travers le continent, un facteur clé pour l’inclusion économique et la compétitivité régionale. Avec l’AFD, le partenariat se traduit par près de 500 millions d’euros de cofinancement annuel, un soutien stratégique qui permet de renforcer les projets de développement à grande échelle.

La vision du nouveau président consiste à aller encore plus loin en renforçant les partenariats existants, tout en en conquérant de nouveaux, notamment en Asie et en Amérique, afin de construire une architecture financière africaine plus robuste et diversifiée, lit-on.

La présidence de Sidi Ould Tah mettra l’accent sur plusieurs dossiers stratégiques. La restructuration institutionnelle figure en tête des priorités, afin de faire de la BAD le premier acteur financier africain, capable de mobiliser des ressources substantielles et de coordonner les projets régionaux. La création massive d’emplois pour les jeunes constitue également un objectif central, en favorisant le développement et l’émergence des petites et moyennes entreprises, véritables moteurs de la croissance inclusive.

Le développement des infrastructures est un volet clé de l’action de la BAD, avec l’accélération de la construction de routes, de réseaux énergétiques et de systèmes de transport. Ces efforts visent à renforcer l’intégration régionale et à faciliter le commerce intra-africain, contribuant ainsi à l’émergence d’une économie africaine plus dynamique et résiliente.

Par La Rédaction
Le 03/09/2025 à 20h41