Secteur bancaire: le redressement se confirme, mais le retour à la normale n’est pas prévu avant 2022

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La rentabilité des banques marocaines s'est fortement redressée au premier trimestre 2021 grâce à la baisse du coût du risque et la fin des contributions au fonds spécial pour la gestion de la pandémie du Coronavirus. Toutefois, selon l’agence Fitch ratings, le retour aux niveaux d'avant crise est peu probable avant, au moins, 2022.

Le 22/06/2021 à 12h31

Après avoir souffert des effets de la pandémie de coronavirus, qui a considérablement affecté leur rentabilité, les banques au Maroc entament leur redressement. En effet, selon une note de Fitch ratings, le résultat net agrégé des sept plus grandes banques au Maroc a augmenté de 86% à l’issue du premier trimestre 2021, comparativement à la même période de l’année dernière.

Cette amélioration est due à une baisse de 28% des provisions pour dépréciation des prêts. Cependant, la poursuite de cette hausse pourrait être lente dans les mois à venir, d’après l’agence new-yorkaise.

"Nous prévoyons également que le rythme de croissance des prêts bancaires restera modeste en 2021. Nous estimons que la maîtrise des coûts sera cruciale pour la reprise des bénéfices en 2021-2022. Les banques avec un déploiement géographique plus large et une diversification des produits sont plus susceptibles de revenir rapidement aux niveaux de rentabilité d'avant la pandémie", indique Fitch Ratings.

Par ailleurs, l’encours global des crédits bancaires accordés au secteur privé a repris des couleurs en 2020 grâce à la mise en place de "Damane Oxygène" et "Damane Relance". Il s’agit de deux produits lancés par la Caisse centrale de garantie (CCG) pour venir en aide aux entreprises en difficulté à cause de la crise. Ainsi, plus de 60 milliards de dirhams, soit plus de 5% du PIB, de prêts ont été accordés, précise l’agence de notation financière internationale.

Fitch Ratings relève que les prêts bancaires accordés au secteur privé ont connu une baisse de 1% au premier trimestre 2021. "Nous nous attendons à ce que le niveau de ces prêts reste modéré en 2021. Cependant, les banques qui traitent des opérations à l’international pourraient compter sur une meilleure croissance consolidée des prêts stimulée par leurs opérations sur des marchés à croissance plus rapide. Les opérations internationales représentent 20 à 30% des actifs consolidés des banques", conclut l’agence.

Par Hajar Kharroubi
Le 22/06/2021 à 12h31