Sanlam et Allianz au Maroc: vers un rapprochement stratégique

Les logos des groupes Allianz et Sanlam.

Les logos des groupes Allianz et Sanlam. . DR

Revue de presseAlors que les deux géants de l’assurance se déploient sur le continent africain via SanlamAllianz, ils continuent de se concurrencer sur le marché marocain. Mais les récentes manœuvres commerciales et décisions réglementaires laissent entrevoir la possibilité d’un futur rapprochement, capable de bouleverser le classement des acteurs locaux. Cet article est une revue de presse tirée de Jeune Afrique.

Le 22/10/2025 à 19h25

Alors que les alliances entre le leader sud-africain Sanlam et le géant allemand Allianz se multiplient sur le continent africain depuis la création de SanlamAllianz en septembre 2023, les deux groupes continuent d’évoluer en concurrents distincts sur le marché marocain. «Sanlam et Allianz y occupent respectivement la cinquième et la neuvième place en termes de montants de primes, mais les derniers mouvements stratégiques laissent entrevoir une possible convergence future», indique le magazine Jeune Afrique.

Ces dernières semaines, Sanlam Maroc a diversifié ses activités en se lançant dans l’investissement privé, couvrant la gestion d’actifs, l’ingénierie patrimoniale, le capital-investissement, l’immobilier et la gestion sous mandat. Parallèlement, la compagnie a noué un partenariat avec Lana Cash, l’établissement de paiement de la banque publique CIH Bank, pour proposer des solutions de micro-assurance, ciblant une clientèle plus large et moins traditionnelle.

Allianz Maroc, de son côté, a lancé une plateforme digitale dédiée à l’assurance santé, tout en cédant 31 agences et 25 contrats d’agents généraux indépendants à Wafa Assurance, leader du secteur. Cette opération, validée par le Conseil de la concurrence le 9 septembre, s’inscrit dans le cadre des engagements structurels pris, en janvier. dernier, par les deux groupes qui avaient levé l’interdiction d’un contrôle conjoint de leurs activités dans le Royaume. «Bien que cette cession ne constitue pas une fusion automatique, elle souligne une réorganisation stratégique qui pourrait ouvrir la voie à un rapprochement», écrit Jeune Afrique.

Si l’on additionne les parts de marché des deux compagnies sur les segments vie et non-vie, un éventuel «SanlamAllianz Maroc» se positionnerait comme troisième acteur du marché avec 14,3%, derrière Wafa Assurance (19,65%) et RMA (15,10%), mais devant des groupes liés au secteur bancaire tels que Mutuelle Taamine Chaabi et Maroc Assistance Internationale. Pour certains observateurs cités par Jeune Afrique, la cession des agences à Wafa Assurance pourrait justement anticiper l’arrivée d’un acteur capable de concurrencer le leader historique.

Interrogé, SanlamAllianz Africa, qui détient Sanlam et Allianz Maroc, n’a pas souhaité commenter un éventuel rapprochement dans le Royaume. Le groupe se contente de rappeler que la cession partielle du réseau d’Allianz constitue «une étape dans un processus plus large, intégrant d’autres engagements pris auprès du Conseil de la concurrence», qui devrait se concrétiser d’ici la fin de l’année, tout en précisant que Sanlam et Allianz continueront à opérer en tant qu’entités distinctes.

En attendant, les deux compagnies renforcent leur position sur des segments complémentaires. Sanlam s’appuie sur un solide ancrage retail, notamment dans l’assurance automobile, et son incursion dans la micro-assurance via Lana Cash devrait renforcer sa distribution auprès des particuliers. Allianz Maroc, déjà bien implantée via son réseau bancaire, concentre ses efforts sur la clientèle aisée, notamment avec sa nouvelle plateforme digitale en assurance santé, qui s’inscrit dans la modernisation globale de l’expérience client et la digitalisation des services santé à l’échelle mondiale.

Cette stratégie laisse à SanlamAllianz toutes les options ouvertes. Dans le secteur de l’assurance, les évolutions se construisent sur le long terme: aligner des réseaux d’agences, transférer des portefeuilles et refondre des produits destinés à perdurer des décennies demande beaucoup plus qu’un simple changement de nom. Dans un marché consolidé comme le Maroc, deuxième place assurantielle du continent derrière l’Afrique du Sud, toute fusion nécessiterait une orchestration minutieuse.

Par La Rédaction
Le 22/10/2025 à 19h25