Un climat de panique générale règne parmi les salariés de la raffinerie de Mohammedia. Et pour cause, leurs salaires du mois d’août, supposés être versés le dernier jour ouvrable du mois, ne l’ont pas encore été. En vérifiant leurs comptes bancaires, beaucoup d’entre eux se sont rendu compte du retard. «Pourtant, les listes des salariés et salaires sont prêts depuis le début de semaine», rapporte le quotidien arabophone Assabah, dans son numéro de ce week-end (29-30août). Il faudra donc attendre lundi pour savoir si les salariés seront payés ce mois ou pas.
Selon des sources citées par le quotidien, ces craintes sont justifiées par les directives données par la direction de la supervision bancaire de la Banque centrale, à l’ensemble des banques pour geler les avoirs de la SAMIR qu’elles gardent sur leurs comptes. Les craintes des salariés sont également basées sur les déclarations même de la direction générale de la raffinerie. «Lors de sa dernière réunion avec les salariés, la direction du groupe a annoncé que la situation était telle qu’il était devenu difficile de garantir les salaires des employés», rapporte le journal.
Rappelons que la SAMIR affiche une ardoise bien salée auprès des banques marocaines et étrangères, la Direction générale des impôts (DGI) et l’Administration des Douanes et impôts indirects (ADII). «Cette dernière a, elle aussi, diffusé ses instructions à l’ensemble des clients de la raffinerie, les invitant à verser les sommes dues directement dans les comptes de l’administration.
Dans un entretien téléphonique avec le journal, Abdelghani Raqi, secrétaire régional de la Confédération démocratique du Travail (CDT) a affirmé que le Chef du gouvernement a été contacté par le secrétaire général de la centrale syndicale, Noubir Amaoui, à ce propos. «L’appel effectué le 4 août dernier avait pour objectif de discuter de la situation des salariés au vu de la crise financière que traverse la SAMIR», souligne le quotidien.
Par ailleurs, la Bourse de Casablanca maintient la suspension de la cotation du titre SAMIR. De même, le gouvernement a nié la tenue d’une quelconque réunion avec Mohammed Hussein Al Amoudi et a confirmé son refus de céder au chantage et à la pression dans cette affaire.